TOUT EST DIT

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mardi 1 novembre 2011

L’aube de la Palestine

L'histoire retiendra peut-être que la première pierre de l’État palestinien a été posée à Paris. Son admission à l’Unesco comme un membre à part entière n’est peut-être — pour reprendre l’expression d’un dirigeant du Fatah — qu’une « infime partie » de la reconnaissance que le monde lui doit, elle n’en constitue pas moins une fondation sur laquelle il pourra bâtir sa nation.

Depuis hier, les observateurs évoquent d’abord le succès diplomatique qui pousse un peu plus la porte de l’entrée à l’Assemblée générale de l’Onu qui sera débattue le 11 novembre prochain. Il est trop tôt encore pour savoir si la stratégie audacieuse des dirigeants de l’Autorité palestinienne sera vraiment payante à New York. Mais le symbole, lui, sera plus fort que toutes les résistances des 14 pays qui ont préféré dire non par idéologie ou par calcul.

Exister d’abord par la culture… Quelle belle chronologie, après tout ! Comment rêver d’un commencement plus solide puisqu’il défie par avance tous les obstacles qui attendent la consécration de l’identité d’une terre que les Nations unies disaient « sans peuple » quand elles décidèrent de la création de l’État d’Israël ? Comment mieux saluer l’intelligence oubliée de ces Palestiniens qui, dans leur errance, ont tant irrigué de leur savoir le monde arabe ?

La « manœuvre » qui a conduit au vote positif d’hier a été critiquée, pourtant, parce que le chemin pris par les Palestiniens était inattendu. Qu’Israël prétende qu’elle complique un peu plus un éventuel accord de paix n’a rien d’étonnant tant son gouvernement, le plus extrême de toute son histoire, n’a eu d’autre politique que de repousser éternellement une échéance inéluctable.

Pour la France, ce n’était « ni le lieu, ni le moment », mais elle a eu le courage de soutenir une initiative qu’elle n’approuvait pas totalement parce qu’elle l’a obligée à trancher et à sortir d’une position qu’elle voudrait équilibrée. A contrario, l’Amérique de Barack Obama a une fois de plus raté une occasion de mettre ses actes en accord avec le beau discours du président des États-Unis… pour lequel il a reçu le prix Nobel de la paix.

La course à la Maison Blanche différera, comme d’habitude, la détermination de Washington à imposer à son allié israélien une cause qu’elle défend officiellement depuis la célèbre poignée de main Rabin-Clinton-Arafat de septembre… 1993. Une timidité d’autant plus coupable qu’un soutien, même réservé, aurait renforcé Mahmoud Abbas face aux radicaux du Hamas. Au Proche-Orient, mieux vaut saisir l’Histoire au vol avant qu’elle ne s’éloigne encore et encore dans le ciel noir.

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