lundi 7 mars 2011
Une certaine “indulgence française”
Au RPR et à la Ville de Paris, en ce temps-là, le “numéro un” semblait frappé d’une éternelle immunité. Sur le champ judiciaire, il a vu tomber ses proches sans jamais être inquiété. Alain Juppé, à Nanterre, paya cher — et seul — pour la première affaire d’emplois fictifs. Puis Michel Roussin, autre bon soldat, sera condamné en 2000 dans “les marchés truqués” des lycées d’Ile-de-France.
Le procureur Henri Génin, à l’époque, philosophait autour d’une chaise vide. Non sans humour, d’ailleurs : “On aurait pu y mettre une étiquette, un nom, comme sur les prie-Dieu des églises où les paroissiens les plus illustres ne sont pas les plus assidus aux offices”.
Cette fois, enfin, le siège de Jacques Chirac se trouve avancé. Mais des menaces pèsent encore sur l’audience, à cause d’une énième banderille procédurale. La défense, au dernier moment, pose au tribunal une “question prioritaire de constitutionnalité” relative à d’éventuelles prescriptions. Avec l’espoir que sa requête, transmise à la Cour de cassation, repousse un peu plus l’échéance judiciaire. De quoi provoquer l’indignation du peuple ? Pas vraiment.
Tout se passe comme si l’opinion, la nostalgie aidant, avait déjà tout pardonné à l’ex-chef de l’État. Parce que l’usage détourné de fonds publics, pourvu qu’il n’y ait pas d’enrichissement personnel, bénéficie chez nous d’une rare tolérance. Le procès d’une certaine “indulgence française” vis-à-vis de la corruption politique reste à faire…
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