La crise libyenne entre dans sa 21e journée. Suivez les événements de ce lundi, sur le terrain et sur le plan diplomatique, en direct.
15h27 Des spécialistes s'expliquent à l'AFP: "Une guerre civile est déjà en cours", estime Arshin Adib-Moghaddam, un spécialiste de la Libye à l'Ecole des études orientales et africaines à Londres. "Aucune des deux parties ne recule, donc la probabilité d'une guerre d'usure prolongée est grande", ajoute-t-il.
"L'opposition est sous-équipée en terme de puissance de feu mais combat avec détermination. Il y a des signes que l'opposition adopte désormais des tactiques de guérilla et de harcèlement", précise Arshin Adib-Moghaddam.
Selon les experts, le conflit pourrait durer d'autant plus longtemps que ni la géographie du pays ni l'état de l'armée et de l'insurrection ne permettent de grandes offensives et avancées. "Aucun camp n'est capable de prendre un territoire et de le tenir. Quand vous prenez un territoire, il faut pouvoir consolider ses positions, le tenir durablement", rappelle Fred Wehrey, un spécialiste de la Libye à la RAND Corporation, un centre de recherche américain spécialisé en stratégie militaire.
15h18 Le gouvernement britannique est contraint de s'expliquer sur un nouveau couac dans sa gestion de la crise libyenne, après le retentissant fiasco d'une mission "diplomatique" secrète, encadrée par des militaires, auprès de l'opposition libyenne.
La Grande-Bretagne avait envoyé la semaine dernière "une petite équipe diplomatique", selon les termes officiels, à Benghazi, ville de l'est de la Libye et fief de l'insurrection contre le colonel Mouammar Kadhafi. Mais l'équipe, arrivée en hélicoptère de nuit, a été rapidement arrêtée par des agriculteurs, parce qu'elle était venue sans accord préalable, a expliqué l'opposition libyenne. Des rumeurs de débarquement de mercenaires ou de troupes étrangères allaient bon train à ce moment là.
Ce fiasco ne semble cependant pas avoir calmé les ardeurs de Londres, qui multiplie les faux pas depuis le début de la crise en Libye, notamment en tardant à rapatrier les centaines de Britanniques bloqués dans ce pays. "Nous avons l'intention d'envoyer une nouvelle équipe, le moment venu", a affirmé lundi le porte-parole du Premier ministre David Cameron.
14h51 L'Otan considère que "les attaques contre les civils sont de possibles crimes contre l'humanité."
"Si Kadhafi et ses militaires continuent à attaquer la population libyenne de manière systématique, je ne peux imaginer que la communauté internationale et l'ONU restent passives", précise le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen. Mais, répète-t-il à plusieurs reprises, "l'Otan n'a pas l'intention d'intervenir" sans mandat de l'ONU, même si les responsables militaires de l'alliance atlantique ont reçu consigne de se préparer à toute éventualité.
13h46 Plus d'informations sur la situation à Misrata: 21 personnes, dont un enfant, ont été tuées et des dizaines blessées ce dimanche, dans cette ville tenue par les insurgés, à 150 km à l'est de Tripoli, dans des affrontements et des bombardements, apprend-on de source médicale.
Selon Abdel Basset Abu Zouriq, porte-parole de l'opposition libyenne et interrogé par Al Jazira, la ville de Misrata serait encore sous contrôle des insurgés.
13h20 La Ligue arabe soutient le projet d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, a affirmé le Quai d'Orsay, évoquant des assurances données en ce sens par son secrétaire général Amr Moussa au ministre des Affaires étrangères Alain Juppé.
12h55 La situation serait critique à Misrata, sur le plan médical. La BBC cite une source selon laquelle les combats auraient duré 8 heures, dimanche. "Trois des sept chars pro-Kadhafi se sont frayé un chemin vers le centre où ils ont été piégés sur une place. Des combats très durs ont alors été engagés. Ce fut un carnage." Dimanche soir, l'ONU avait précisément demandé un accès d'urgence aux victimes "blessées et mourantes" dans cette ville.
12h15 Au moins 12 personnes sont mortes et plus de 50 ont été blessées dans les combats entre pro et anti-Kadhafi dans la localité côtière de Ben Jawad, dans l'Est libyen, selon un nouveau bilan fourni ce lundi de source hospitalière. Un précédent bilan de source médicale faisait état de sept morts.
12h06 L'ONU lance un appel de fonds de 160 millions de dollars pour fournir une aide humanitaire aux victimes du conflit en Libye.
12h03 Un deuxième raid aérien vise Ras Lanouf, ville tenue par les rebelles à l'est du pays, rapporte l'AFP.
11h42 La chaine Al Jazira rapporte que les insurgés ont attaqué ce dimanche les forces pro-Kadhafi, à Az Zintan, ville située à 160 km au sud de Tripoli. Ils auraient arrêté dix fidèles du colonel, dont le chef d'une brigade, qui a été transféré dans un hôpital local, à Moussa Zwaeeb, en raison de blessures graves.
11h28 L'ex-président tchèque Vaclav Havel appelle à une opération militaire des pays occidentaux en Libye, en cas de poursuite de la guerre civile dans ce pays, dans une interview publiée par le quotidien tchéque Hospodarske noviny. Une telle opération "peut avoir différentes formes: aide aux insurgés, blocus de l'espace aérien, ou attaques ciblées contre les endroits où Kadhafi se cache", a-t-il précisé.
11h15 La situation à Misrata?Global Voices a compilé des tweets et des vidéos sur la situation dans la troisième ville du pays, au fil des combats de dimanche. La chaine Euronews publie quant à elle un reportage sur Youtube, retraçant les évènements de dimanche à Misrata.
10h50 Contacts diplomatiques avec l'insurrection? Rome fait "mieux" que Londres L'Italie affirme avoir établi des contacts "discrets" avec le Conseil national libyen formé par les insurgés à Benghazi afin d'aider à la recherche d'une solution à la crise. "Nous avons des contacts meilleurs que les autres" en Libye, ex-colonie italienne, explique le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini.
Une référence à peine voilée au fiasco britannique de ce week-end... Une "petite équipe diplomatique" envoyée à Benghazi "pour établir des contacts avec l'opposition" a "rencontré des problèmes", a reconnu le Foreign Office. En fait, selon l'opposition libyenne, le groupe a été arrêté après son arrivée parce qu'il était venu de manière non officielle et sans aucun accord préalable.
"La mésaventure des SAS", dans le Financial Times, devient "farce" dans les colonnes du Daily Mail et du Guardian. Londres est "rouge de confusion", titre The Times, tandis que le Daily Telegraph déplore cette "humiliation" qui a "permis à Kadhafi de faire un coup de propagande" en assurant à la télévision libyenne que les insurgés étaient alliés avec les gouvernements occidentaux.
10h00 Un raid aérien vise Ras Lanouf. Une explosion suivie d'un nuage de fumée a été vue à environ deux kilomètres à l'est de la ville, dans le désert. Des combattants ripostent en faisant usage de l'artillerie anti-aérienne. Ce port pétrolier stratégique a déjà été visé par deux frappes aériennes dimanche.
8h30 Le bilan s'alourdit à Ben Jaouad. Au moins sept personnes sont mortes et plus de 50 ont été blessées dans les combats entre pro et anti-Kadhafi survenus dimanche dans cette localité côtière, selon un nouveau bilan de source hospitalière. Dimanche, les insurgés espéraient avancer vers l'ouest jusqu'à Syrte mais ont du se retirer de Ben Jaouad et se replier vers l'est contrôlé par la rébellion.
7h15 Pour le colonel Kadhafi, la révolte, c'est la faute d'Al-Qaïda et de la France.
Sur France 24, interrogé sur le soutien de Paris au Conseil national libyen formé par les insurgés à Benghazi, il s'est exclamé: "Ca fait rire, cette ingérence dans les affaires intérieures. Et si nous, nous nous ingérions dans les affaires de la Corse, de la Sardaigne."
Il a ajouté qu'un "complot" était en cours en Libye, évoquant la présence d'"extrémistes armés", de "groupuscules" et "de cellules dormantes" d'Al-Qaïda "qui ont pris les armes contre la police, l'armée". Un argument souvent avancé lors de ses interventions récentes.
Retour sur la journée de dimanche
Bombardements et recul de l'opposition dans l'est, manifestation de "victoire" orchestrée par les pro-Kadhafi à Tripoli: la régime libyen tentait dimanche de reprendre la main. Le point sur les villes disputées.
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