TOUT EST DIT

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samedi 5 février 2011

Après la Tunisie, l’Egypte… et puis ? Révolutions : comme un cheval au galop ?

Fin décembre, j’écrivais à mes lecteurs de DEFIS & PROFITS que, parmi les risques qui se profilaient pour l’année 2011, un de ceux qui me préoccupait le plus était le risque géopolitique. L’actualité m’a rattrapé plus vite que je ne le pensais !
D’abord la Tunisie…
Tout commence donc en Tunisie, petit pays de 10 millions d’habitants, très dépendant de l’Europe par le tourisme, les exportations de biens et de services, les aides et l’envoi d’argent de la diaspora. La crise en Europe a eu un impact direct sur le pays, secoué par de mauvaises récoltes. Dans un pays tenu d’une main de fer par Ben Ali et ses proches, l’augmentation du prix des denrées a semé le désespoir et la colère populaire, qui ont conduit au soulèvement de ces dernières semaines. Les questions agroalimentaires mondiales sont d’ailleurs un thème d’investissement récurrent de DEFIS & PROFITS. Ici, pas l’ombre d’une subversion islamiste, apparemment du moins…
… Puis l’Egypte
Les événements tunisiens, largement exposés au monde entier et en particulier au monde arabe par les télévisions, ont donné un coup de fouet à ce qui mitonnait en Egypte. Mais l’Egypte n’est pas la Tunisie : 84 millions d’habitants, des ressources importantes, du pétrole, une position stratégique, elle est classée comme pays émergent où il peut être intéressant d’investir. L’Egypte devrait bien vivre, avec la manne récurrente du canal de Suez, le tourisme historique et culturel en forte progression (5% du PIB), une richesse agricole le long de la vallée du Nil, et les dollars américains qui se déversent sur l’un des seuls alliés arabes de Washington.
Mais sans rentrer en récession, la crise économique mondiale a tout de même rattrapé le pays : moins de bateaux dans le canal de Suez, donc moins de redevances, moins de touristes, moins d’exportations de pétrole. Néanmoins, la croissance, si elle s’est essoufflée, est restée soutenue à +5,3%, et l’Egypte réalise une bonne performance parmi les émergents, avec un chômage à 9% seulement. Là aussi, les prix alimentaires ont été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres.
Toutefois la situation politique est complètement différente. Si, comme en Tunisie, la corruption du régime est patente, si celui-ci contrôle la politique et l’économie, il ne faut pas oublier que le mouvement islamique se présente comme un recours. Les Frères Musulmans, organisation crée en Egypte même en 1928, sont un puissant acteur de la société égyptienne. Ils représentent environ 20% des électeurs, et leur infiltration dans la vie sociale et associative leur confère un contre-pouvoir réel, même s’ils ont été tenus en respect par le pouvoir de Moubarak.
De là à voir la main des Frères Musulmans derrière le soulèvement actuel, il n’y a qu’un pas à franchir. Qu’en est-il réellement ? Nous n’en savons rien actuellement. Un basculement de l’Egypte dans un régime islamique est impensable pour les Etats-Unis et leurs alliés, au premier rang desquels Israël, mais aussi l’Arabie Saoudite. Les accords de paix de Camp David entre Israël et l’Egypte sont la clé de voute d’une paix relative au Proche-Orient. Imaginez la situation si l’Egypte basculait, avec le Liban de plus en plus aux mains du Hezbollah, la Jordanie fragilisée…
Pourtant, en Egypte, la messe n’est pas dite, si j’ose dire ! Le chaos qui s’installe peut favoriser une reprise en main du pouvoir. Bousculé par les Etats-Unis, celui-ci peut consentir des réformes sociales importantes, et lancer la transition politique, inévitable de toute façon compte tenu de l’âge de Moubarak. Cela sera-t-il suffisant ?
A qui le tour, maintenant ?
La question qui agite dorénavant les médias est : après la Tunisie, après l’Egypte, à qui le tour ? La contagion va-t-elle toucher d’autres pays de la région ?
Le cas de la voisine Lybie vient immédiatement à l’esprit. Contrôlée par l’autocrate Khadafi, la Lybie est riche de pétrole, ce qui a permis au clan dirigeant « d’arroser » copieusement les 6,5 millions d’habitants qui constituent la population. Rien n’est sûr, mais je ne vois pas le peuple libyen bouger à court terme avec quelque chance de succès.
La Jordanie, 6 millions d’habitants avec un chômage à 12%, paraît davantage en position de faiblesse. Dépourvue de ressources naturelles en dehors d’un peu de potasse et de phosphates, sa croissance, avant crise, a été soutenue par les services, l’immobilier et le tourisme. L’économie du royaume reste en partie dépendante des transferts des expatriés (15% du PIB) et des aides étrangères. Ici aussi, les prix des denrées alimentaires et des produits énergétiques ont provoqué la colère populaire, malgré des réformes qui en font un « bon élève ». Mais la pression des Palestiniens exilés est forte, l’ombre des Frères Musulmans plane…
Le Liban, malgré la crise politique permanente, peut s’enorgueillir d’une économie florissante, avec une croissance de 8% environ en 2010, et malgré des infrastructures en souffrance et malgré une dette impressionnante. Le pays est de plus en plus insidieusement contrôlé par le Hezbollah dont le candidat vient d’être nommé Premier ministre. La situation devrait rester calme, du moins du point de vue des émeutes populaires.
La situation est radicalement différente pour l’Algérie et ses 35 millions d’habitants. La corruption généralisée a entrainé une opération « mains propres » dans le secteur pétrolier : cela n’a pas suffit à calmer la grogne populaire. Les investisseurs étrangers sont circonspects dans un pays corrompu et agité par le chômage des jeunes (22%).
La violence, islamiste ou celle du pouvoir, semblait s’être estompée, la voilà qui revient dans la rue, qui est impatiente de toucher les dividendes de la manne pétrolière alors que les pénuries alimentaires se profilent, sur fond de hausse des prix. L’Algérie vient d’ailleurs d’importer des quantités considérables de blé.
La proximité de la Tunisie, les liens qui se sont créés entre populations jeunes des deux pays via Internet, sont des facteurs de risque de contagion. Mais le pouvoir est soutenu par la communauté internationale et a l’expérience de la répression de mouvements insurrectionnels ou subversifs (comme le GIA).
Le Maroc et ses 32 millions d’habitants pourraient-ils être entraînés dans la tourmente ? Après de belles performances, le secteur agricole est en baisse, tandis que l’industriel ne progresse que légèrement. Mais les exportations de phosphates sont en hausse de 84%, le secteur tertiaire progresse de 5,5%. Le secteur-clé du tourisme est en forte reprise (+6%). Les politiques sociales laissent encore à désirer et pourraient constituer un terreau favorable à la révolte. Le gouvernement subventionne les produits pétroliers importés, ainsi que des produits alimentaires comme l’huile, la farine, le sucre. Pourra-t-il continuer ? Les déficits risquent de se creuser (l’Etat marocain est le premier employeur du pays), tandis qu’une réforme des retraites en cours s’avère impopulaire avec recul de l’âge légal et augmentation des cotisations. Toutefois, le pouvoir marocain semble suffisamment fort et avancé pour résister à une déstabilisation et lancer des réformes.
Arrêtons là. A n’en pas douter, la tache d’huile va s’étendre à d’autres pays, portée par les images télévisées, ou circulant sur Internet, doublées par les « chat » des réseaux sociaux. Jusqu’au Gabon, qui a vu ses premières émeutes, et dont l’opposant principal au pouvoir actuel s’est autoproclamé président de la République !
L’arme de ces « révolutions » ? La technologie
Ces « révolutions » ont un point commun qui est frappant : l’avez-vous remarqué ? C’est l’irruption de la technologie dans le comportement des individus comme des peuples. Les images numériques des professionnels comme des particuliers donnent une vue instantanée d’une manifestation, des blessés, des dégâts. Le rôle des téléphones portables dans le transfert des nouvelles, rumeurs réelles ou fausses vérités, est stupéfiant.
Pire encore, on y a vu l’utilisation d’Internet et des réseaux sociaux pour informer, rassembler, ameuter, là aussi transmettant une information qui peut être manipulée, orientée, déformée, mais qui est aussi un moyen hyper efficace de transmettre des consignes, des mots d’ordre. D’ailleurs, le pouvoir égyptien ne s’y est pas trompé : il a rapidement mis à terre le réseau Internet du pays.
Quelles conséquences sur vos investissements ?
Le risque d’embrasement du Proche et Moyen-Orient est réel. Avec sa conséquence habituelle : la montée du prix du baril de pétrole… L’investisseur avisé se renforcera en or (profitant de la faiblesse relative actuelle) et en valeurs pétrolières et parapétrolières, en évitant celles qui sont le plus impliquées dans cette région.
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