TOUT EST DIT

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samedi 5 février 2011

Même les juges sont faillibles

La démocratie française pratique la séparation des pouvoirs chère à Montesquieu. Cela ne peut empêcher le président de la République, chef de l’exécutif et garant de la tranquillité publique, de critiquer le fonctionnement des autres pouvoirs. Ce qu’à fait avant-hier Nicolas Sarkozy à Orléans en dénonçant des dysfonctionnements graves dans le monstrueux assassinat de la jeune Laëtitia et en annonçant des sanctions.
Aussitôt, mus par un corporatisme puissant relayé par leurs syndicats, les magistrats du tribunal de Nantes se sont mis en grève et un mouvement national s’organise.
Les juges seraient-ils à ce point infaillibles et intouchables qu’ils ne pourraient être soumis au droit de critique comme toutes les autres professions ?
N’y a-t-il pas eu dans l’histoire récente de magistrales erreurs judiciaires ? Cela concernait aussi bien des juges d’instruction que des procureurs du parquet ou des gardes des Sceaux. Prenez l’affaire Robert Boulin par exemple. « Le suicide » d’un ministre gaulliste, en 1979, qualifié d’un non-lieu en 1991. Malgré les efforts inlassables de sa fille Fabienne (*), le dossier reste clos. A-t-on entendu un seul magistrat s’en indigner ?
Un gendarme présent sur les lieux a vu la victime accroupie dans quelques centimètres d’eau d’un étang et des ecchymoses saignantes sur le visage antérieures au décès. Plutôt que de guerroyer, pouvoir politique et pouvoir judiciaire s’honoreraient ensemble à rouvrir le dossier.

(*) Fabienne Boulin-Burgeat, Le Dormeur du val (éd. Don Quichotte).

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