samedi 15 septembre 2012
Fermer Fessenheim, et après ?
François Hollande a clarifié la date de fermeture de la centrale
nucléaire de Fessenheim. Pressé par ses alliés écologistes de confirmer
l’arrêt de la doyenne du parc français, qui devait être « immédiat »,
selon le pacte électoral conclu par le PS et Europe Écologie-Les Verts,
le chef de l’État a fixé une échéance, « fin 2016 », qui confirme
l’engagement, « avant la fin du quinquennat », pris par le candidat
socialiste.
Il est normal que la plus vieille centrale soit fermée
la première, estime le président « normal ». Une logique politique
rejetée par ceux qui, à l’instar de son ministre du Redressement
productif, considèrent toujours, en dépit de la catastrophe de
Fukushima, le nucléaire comme une technologie d’avenir. L’âge n’est pas
un point faible, affirme EDF. Les deux réacteurs de 900 MW, mis en
service respectivement en 1977 et 1978, ont fait l’objet d’une troisième
visite décennale. Entièrement modernisés, ils sont jugés aussi sûrs –
voire plus sûrs – qu’au début par EDF, qui fixe leur durée de vie à 50
ans au moins.
L’annonce de François Hollande ne satisfait pas non
plus les antinucléaires, pour qui l’échéance 2016 est trop tardive. Au
lieu d’investir encore durant quatre ans de grosses sommes dans des
travaux exigés par l’Autorité de sûreté nucléaire pour maintenir
l’installation aux normes, il vaudrait mieux l’arrêter tout de suite,
estiment-ils. D’autant plus que, comme le fait remarquer Jean-Marie
Brom, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, si le président
Hollande arrête Fessenheim en décembre 2016, le président élu en
mai 2017 pourra remettre la centrale en marche, car le démantèlement
n’aura pas commencé.
Arrêter Fessenheim ne réglera pas le problème
du nucléaire. Surtout si on ne s’engage pas sur d’autres fermetures
pour réduire à 50 % la part de cette énergie dans la production
d’électricité en France, à défaut d’élaborer dès à présent une nouvelle
politique énergétique permettant de sortir progressivement de cette
technologie à haut risque, et qui laissera une masse de déchets
dangereux en héritage à notre planète.
Une telle démarche nécessite un plus grand courage politique que celui de condamner la seule centrale alsacienne.
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