TOUT EST DIT

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samedi 5 février 2011

Voyage annulé pour cause de révolution

Annulé pour cause de révolution. Voilà une meilleure raison que le volcan d’Islande ou la grève de l’aiguilleur du ciel. Il serait dangereux et déshonorant que la croisière sur le Nil s’amuse pendant que la conquête de la démocratie fait pleuvoir les pierres et couler le sang dans les rues du Caire. Le monde ne manque pas de plages ni de merveilles pour assouvir nos envies d’exotisme et de soleils cet hiver. Tels les pans de murs à Berlin, la place El Tahrir au Caire et l’avenue Bourguiba à Tunis s’ajouteront peut-être demain aux pyramides de Giseh et aux plages d’Hammamet dans les circuits des Tour opérators avec accolés aux musées archéologiques des musées de la liberté Les vendeurs ambulants marchanderont des panneaux «Ben Ali dégage» ou des pavés souvenir du vendredi du départ du Caire comme ceux de Prague vendent des casquettes vertes à étoiles rouges. Quand une révolution entre dans un mémorial, c’est le signe qu’elle est victorieuse et réussie, que la paix et la démocratie sont installées. Toute honte bue, les régimes Ben Ali et Moubarak étaient bien pratiques pour garantir une sécurité encadrée et souriante , une croissance exponentielle à l’industrie locale et multinationale du tourisme dans ces deux pays richement dotés par la nature et le passé. Demain une Tunisie libérée et une Égypte démilitarisée auront besoin des devises des voyageurs et des vacanciers de l’autre rive. La démocratie ne se reconstruira pas sans la redistribution et la répartition équitable de la manne et des emplois du tourisme si longtemps confisqués.

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