TOUT EST DIT

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vendredi 14 janvier 2011

Sarkozy veut réorienter l'épargne vers les entreprises

Le chef de l'Etat a présenté ses voeux aux forces économiques, jeudi, en plaidant pour «l'invention de nouveaux produits orientant l'épargne vers les activités productives».

En choisissant de visiter l'usine d'assemblage de l'A380 d'Airbus à Toulouse, jeudi 13 janvier, pour adresser ses voeux aux forces économiques, Nicolas Sarkozy a lancé plusieurs messages : à l'industrie, d'abord et encore, qui reste une « priorité » de sa politique économique « depuis trois ans et demi » et qui est loin d'avoir reconquis le chemin perdu pendant la crise. Pour « renforcer la compétitivité de nos entreprises », le chef de l'Etat a évoqué la nécessité de « mobiliser davantage l'épargne des Français » au service des entreprises plutôt que dans des produits « un peu dormants ». « Il me semble qu'il nous faut inventer de nouveaux produits pour orienter l'épargne vers les activités productives », a-t-il glissé.
La création d'un livret d'épargne industrie, qui serait en fait une évolution du livret développement durable (LDD), évoquée l'an dernier, devrait ainsi resurgir. Surtout, la réorientation de l'épargne devrait passer par une fiscalité plus favorable de l'assurance-vie dans le cas des contrats comprenant une part significative en actions. Bercy, qui planche depuis des mois sur le sujet avec les assureurs, souhaiterait que cette évolution majeure soit intégrée dans le collectif budgétaire de juin sur la réforme de la fiscalité du patrimoine. Enfin, il s'agit de trouver des outils de substitution à l'ISF PME (qui injecte 1 milliard d'euros dans les entreprises), qui devrait disparaître à cette occasion. « Nous sommes en phase d'étude, mais, même si on conserve un peu d'ISF, il sera beaucoup plus faible et donc il sera difficile de le "miter" », indique l'entourage du chef de l'Etat.

« Pas normal que les revenus du patrimoine soient moins taxés que ceux du travail »

Jugeant qu'il faut « mettre la fiscalité au service de la compétitivité de notre pays », Nicolas Sarkozy a réaffirmé sa préférence pour une taxation des revenus du patrimoine plutôt que de la rente. Il n'est « pas normal que les revenus du patrimoine soient moins taxés que ceux du travail », a-t-il même lancé. Aujourd'hui, les contribuables ont le choix entre le prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) à 19 % ou l'imposition de leurs plus-values (assortie d'abattements) au barème de l'impôt sur le revenu (dont la tranche supérieure est à 40 %). Le discours élyséen peut signifier la volonté de relever le PFL, voire celle de le supprimer pour intégrer ses revenus dans le barème de l'impôt (une préconisation de la gauche, qui rapporterait jusqu'à 2 milliards). « On n'en est pas là, on commence les concertations », tempère-t-on à l'Elysée.
En venant visiter Airbus, Nicolas Sarkozy a aussi voulu souligner la nécessité d'une convergence économique renforcée en Europe. « Séparés, auriez-vous la force pour être les meilleurs du monde ? Je ne crois pas », a-t-il lancé aux salariés. Le chef de l'Etat a défendu l'euro -  « Si on laisse tomber l'euro, on laisse tomber l'Europe » -et appelé à rapprocher les fiscalités en tançant l'Irlande qui ne « peut durablement nous dire "venez nous aider" et continuer à garder un impôt sur les bénéfices des sociétés moitié moindre » que les autres. La réflexion pour une harmonisation de l'impôt sur les sociétés ne sera toutefois lancée qu'en 2012.
Entouré de tous les ministres de Bercy, de Nathalie Kosciuzko-Morizet (Ecologie) et de René Ricol, le chef de l'Etat a aussi lancé pour 2011 un chantier, récurrent, sur la simplification administrative de la vie des entreprises. Et, alors que le nombre d'entreprises exportatrices poursuit sa baisse, un nouveau plan d'action en faveur des PME.

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