TOUT EST DIT

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mardi 26 octobre 2010


François Bayrou, dans la peau de Nick Clegg

Matignon ? François Bayrou laisse le rêve à d'autres. « Si j'ai des ambitions pour 2012, elles ne sont pas de ce côté de la Seine », a-t-il dit hier sur Canal+. Le troisième homme de 2007 se voit au second tour de la prochaine compétition pour l'Elysée. Mais pas dans le rôle qu'il prétend. Entre Nicolas Sarkozy et le candidat ou la candidate d'un PS sevré depuis 1988 de victoire présidentielle, la qualification sera difficile. Comme il y a trois ans, le président du Modem se pose en porte-voix de ceux qui veulent sortir du « dialogue de deux surdités », l'UMP et le PS. Mais il a déjà expérimenté que créer la surprise ne suffisait pas. Le panache permet d'exister, mais seule l'alliance permet de gouverner. Jusqu'aux régionales, c'était le PS qui s'interrogeait, et se divisait, sur le bien-fondé d'un accord avec le centre. Depuis les régionales, c'est Nicolas Sarkozy qui est attentif envers un rival qu'il a encore reçu mercredi à l'Elysée. Alors que, au PS, son nom n'est plus cité. Hier, vitupérant contre un président accusé d' « abus de pouvoir », François Bayrou se montre plus mesuré, même s'il se défend d'être « achetable ou manipulable ».

En 2012, Bayrou fait le pari que ni Nicolas Sarkozy ni Martine Aubry, si c'est elle au PS, ne seront en mesure de fédérer une majorité franche derrière eux. Comme Nick Clegg en Angleterre a été l'arbitre du duel entre David Cameron et Gordon Brown, François Bayrou se verrait bien dans la peau du faiseur de roi et décrochant, comme Clegg, le statut de numéro deux de l'alliance. L'exemple anglais n'est pas innocent. Sur le plan idéologique, les libéraux sont plus proches des travaillistes que des conservateurs. Mais Clegg a choisi Cameron parce qu'il était arrivé en tête. « Un signe de respect de la démocratie », explique-t-on auprès de Bayrou. Par respect de l'arithmétique électorale, le candidat centriste se tournerait donc en premier vers le candidat arrivé en tête, à charge pour lui d'accepter une négociation publique.

Sur le papier, le scénario a sa cohérence. Mais, avant de négocier au second tour, François Bayrou doit atteindre un seuil minimal au premier tour. Ce que ses déroutes européennes et régionales ne lui garantissent pas et que les sondages actuels ne lui promettent pas. Sans parler de la concurrence de Dominique de Villepin sur le même créneau de l'offre alternative. Un Villepin qui « ne voit pas » ce qui pourrait le retenir d'y aller. Et l'opération Bayrou n'a-t-elle pas aussi un air de déjà-vu ? 



ENCORE UNE FOIS LE BÉARNIAIS PART SUR DE MAUVAISES BASES.

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