TOUT EST DIT

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mardi 26 octobre 2010

"Le Nouvel Observateur" n'investira pas dans "Libération"

Le quotidien Libération est en train de boucler son tour de table pour une recapitalisation qui devrait lui apporter 12 millions d'euros. Les nouveaux investisseurs devraient être au nombre de deux. Parmi ceux-ci, figure un chef d'entreprise qui possède notamment des activités dans l'immobilier. Son identité n'est pas révélée par la direction de Libération.

L'un des enjeux de cette recapitalisation est la part que détiendra, à l'issue du processus, Edouard de Rothschild. L'actionnaire de référence du quotidien en possède actuellement un peu plus de 38% du capital. Sa participation pourrait tomber en dessous de 33%, ce qui constituerait l'amorce d'un désengagement.
Interrogé par Le Monde, M. de Rothschild affirme que le processus n'est pas terminé. "L'essentiel est que Libération aille bien, insiste-t-il. Ce n'est pas seulement une question d'argent. La qualité des offres aussi est importante."
Parmi les nouveaux entrants au capital, une rumeur donne le nom de Claude Perdriel. Le propriétaire du Nouvel Observateur avait fait connaître son intérêt pour Libération, lorsqu'il avait présenté une offre de reprise, non retenue, pour Le Monde. Denis Olivennes dément cette rumeur : "Nous ne sommes pas intéressés." M. Perdriel a cependant confirmé au Monde qu'il a bien fait une offre, mais qu'il n'est "pas dans ce tour de table, ma proposition n'ayant pas été prise en compte."
MODÈLE ÉCONOMIQUE TRÈS FRAGILE
Libération est à l'équilibre, mais fonctionne selon un modèle économique extrêmement fragile. En particulier, le quotidien est très dépendant des aides de l'Etat. Sur un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros, il touche 7 millions de subventions, dont 4 millions au titre de la presse à faibles ressources publicitaires et 2 millions au titre de l'aide au portage.
Il subit ainsi un effet de ciseaux : il ne peut augmenter ses recettes publicitaires, au risque de perdre ses subventions, et doit maintenir sa diffusion. Or, celle-ci baisse lentement mais sûrement, comme pour tous les quotidiens. Entre juillet 2009 et juin 2010, la diffusion France payée de Libération a baissé de 4,67% selon l'OJD, malgré une nouvelle formule lancée en septembre, qui a été largement saluée comme un succès.
La recapitalisation doit permettre de renforcer la présence sur Internet du journal dirigé par Laurent Joffrin. Elle doit aussi servir à mener une politique active de recrutement d'abonnés, qui est le point faible du journal : en 2009, la part des abonnements dans la diffusion ne représentait que 18 %, contre 38 % pour Le Figaro et 46 % pour Le Monde. L'augmentation du nombre d'abonnés permettrait de maintenir la diffusion.

A COURT TERME, IL SERAIT BIEN QUE LIBÉRATION DISPARAISSE DU PAYSAGE DES QUOTIDIENS FRANÇAIS, SON IMPARTIALITÉ LÉGENDAIRE MONTRE QU'IL FAUT UNE PRESSE D'OPINION.

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