Avec cet arrêt définitif, ce sont quelque 600 salariés des 2.500
du site de Florange qui se retrouveront au chômage, sans compter les
sous-traitants.
La décision a fini par tomber. La direction d'ArcelorMittal a annoncé lundi 1er octobre en comité central d'entreprise la fermeture définitive des hauts-fourneaux de Florange (Moselle), selon des sources syndicales citées par l'AFP. La direction a annoncé "un projet de fermeture définitive de la filière liquide de Florange", ont fait savoir les syndicats.
"Pour l'instant, il n'y a aucun investissement annoncé", a déclaré à l'AFP le responsable de la CFDT, Edouard Martin.
Avec l'arrêt définitif, ce sont quelque 600 salariés des 2.500 du
site de Florange qui se retrouveront au chômage, sans compter les
sous-traitants.
C'est précisément pour éviter ce désastre social, dans une région déjà très largement affectée par la fermeture de nombreux sites sidérurgiques - le dernier en date étant du site ArcelorMittal de Gandrange en 2009 - que le nouveau gouvernement a sonné la mobilisation générale.
Le président François Hollande a ainsi reçu à l'Elysée Lakshmi Mittal. Le Premier ministre Jean Marc Ayrault, son ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, et même la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, ancienne élue de la région, sont montés au créneau.
L'idée de l'Etat est que, si la fermeture des hauts fourneaux est actée, ces derniers puissent être rachetés en dépit du refus du propriétaire.
C'est précisément l'objet de la proposition de loi que le groupe socialiste doit déposer dans la semaine, permettant le rachat de sites aux industriels qui veulent s'en débarrasser. Le texte devrait être voté d'ici la fin de l'année.
Pour des raisons de logique industrielle, la direction d'ArcelorMittal s'est jusqu'à présent refusée à dissocier l'ensemble des installations du site de Florange, comprenant notamment les hauts fourneaux et la cokerie qui alimente un autre de ses usines, celle de Dunkerque.
Mittal lâche du lest
Il semble, selon Libération, que Lakshmi Mittal soit désormais disposé à céder les hauts fourneaux de Florange. Si tel est le cas, Arnaud Montebourg a d'ores et déjà fait savoir que l'Etat serait prêt à les racheter pour un euro symbolique avant de les revendre à un repreneur.
De plus, Arnaud Montebourg demande à la direction d'ArcelorMittal d'injecter au moins 150 millions d'euros sur la partie du site qu'elle conserverait.
ArcelorMittal justifie l'arrêt des hauts fourneaux de Florange, après ceux de Gandrange, par une forte baisse de la demande d'acier dans le monde et un coût de production trop élevé en Europe.
La World Steel Association (WSA) estime à 25% la baisse des commandes d'acier dans le monde depuis 2007. Un constat également relevé par l'expert Pascal Faure dans son rapport remis fin juillet au nouveau gouvernement.
Toutefois, cet expert n'exclut pas un renversement de tendance dans les prochains mois, nourrissant ainsi le relatif optimisme du ministre Montebourg.
Lakshmi Mittal a déjà tranché: 16 des 25 hauts-fourneaux européens de son groupe fonctionnent, les 9 autres étant fermés temporairement ou définitivement comme à Liège en Belgique.
La "fin d'un monde"
Le choc pétrolier de 1973, le ralentissement mondial des commandes, l'irrésistible montée en puissance des producteurs asiatiques, ont déjà largement contribué à l'affaiblissement de l'acier lorrain, longtemps au coeur de révolution industrielle française.
La fermeture de Florange scelle ainsi "la fin d'un monde", selon les historiens locaux.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire