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mercredi 26 mars 2014

La tragédie d’Olivier Py

La tragédie d’Olivier Py


Alors que le candidat FN Philippe Lottiaux est arrivé en tête dimanche soir dans la Cité des papes avec 29,63 % des voix, Olivier Py, directeur du festival d’Avignon et dramaturge bien connu pour son positionnement à gauche, est monté lundi au créneau pour avertir tout le monde que si jamais le FN l’emportait au second tour des municipales, le célèbre festival n’aurait « aucune autre solution » que de « partir » de la ville. Une menace ridicule, déjà proférée – en vain – à Orange par les Chorégies il y a quelques années, et que l’ancien directeur du Théâtre de l’Odéon aura bien du mal à mettre en application.
« Idées d’ouverture »
Et pourquoi donc le festival devrait-il quitter Avignon en cas de victoire du FN, serions-nous tentés d’interroger Olivier Py ? Le programme de Lottiaux prévoit-il de bâillonner ou d’embrigader les artistes ? Non, bien sûr. Il n’est ici question que de convenances personnelles. En réalité, Olivier Py, qui apporte régulièrement dans la presse son soutien aux immigrés clandestins et qui, en décembre 2012, dénonçait dans Le Mondel’« intolérable intolérance sexuelle de l’Eglise » face au « mariage » gay, ne se « voit pas travaillant avec une mairie Front national ». En effet, expliquait-il lundi, « cela me semble tout à fait inimaginable. Donc je pense qu’il faudrait partir. Il n’y aurait aucune autre solution. (…) Je ne vois pas comment, d’ailleurs, le festival pourrait vivre avec une mairie Front national, défendre ses idées qui sont des idées d’ouverture, d’accueil de l’autre ». Et il ajoutait : « J’attends un sursaut, j’observe qu’il y a eu 42 % d’abstention au premier tour, il faut se mobiliser : le combat continue entre les deux tours… »
Pour un homme très attaché aux « idées d’ouverture », force est de constater que ce brave M. Py en manque singulièrement. Il n’est certes pas le seul. Et nombreux sont les « artistes » qui, ne rechignant jamais à travailler avec des maires communistes qui ont applaudi jadis le régime stalinien et ses crimes, éprouvent un cas de conscience dès lors qu’il s’agit de côtoyer un élu FN. A Orange déjà, les Chorégies avaient entonné le même refrain. Avant de se borner à refuser la subvention de la mairie.  
Avec ou sans Py
Interrogé d’ailleurs sur le « mode de résistance » adopté par les Chorégies d’Orange, Py devait expliquer que« ça pourrait être une solution » mais que, dans le cas d’Avignon, cela lui semblait « techniquement un peu plus difficile car ce n’est pas seulement un seul lieu, c’est toute la ville qui devient le festival ». Mais surtout, si les Chorégies d’Orange ont pu se permettre ce luxe, c’est parce qu’elles se caractérisent par un haut niveau d’autofinancement et que seuls 15 % de leur budget proviennent de subventions publiques. Ce qui est loin d’être le cas d’Avignon : pour l’édition 2014, le festival dispose en effet d’un budget de 12 millions d’euros, dont 58 % de subventions publiques…
Réagissant lundi aux sanglots du dramaturge, Philippe Lottiaux a rappelé très justement que « M. Py n’est pas propriétaire » du festival d’Avignon. Avant d’ajouter : « Il instrumentalise le festival d’Avignon pour des raisons personnelles. (…) Aujourd’hui, le festival d’Avignon est une institution et on continuera à soutenir le festival d’Avignon. Avignon restera une ville de théâtre avec ou sans M. Py. »

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