TOUT EST DIT

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lundi 23 août 2010

L'Etat à l'écoute de l'Eglise

Brice Hortefeux et Eric Besson ont répondu lundi matin aux critiques, de plus en plus sévères, émises par le clergé. Le ministre de l'Intérieur s'est notamment dit prêt à rencontrer le cardinal André Vingt-Trois. Celui qui se trouve à la tête de la hiérarchie catholique française a accepté l'invitation.

"La réalité, c'est que l'action engagée sous l'autorité du président de la République rassemble les Français", affirmait avec assurance Brice Hortefeux dans Le Monde daté de dimanche-lundi. Raté. Dimanche, plusieurs prêtres ont critiqué ouvertement la politique sécuritaire du gouvernement, l'un d'entre eux allant même jusqu'à souhaiter une crise cardiaque du président de la République avant de nuancer son propos, plus tard dans la journée. Même le pape a lancé une pique lors de son angélus dominical, exceptionnellement dit en français: il a exhorté les pèlerins français "à accueillir les hommes de toutes origines".

Nicolas Sarkozy, le chef d'Etat qui envoyait des SMS alors qu'il assistait à une messe de Benoit XVI, n'a jamais plu aux dignitaires catholiques. Cette fois, les religieux l'accusent de stigmatiser les gens du voyage et de remettre en cause "la paix entre les hommes". Mais se fâcher avec l'Eglise revient à se couper d'une partie de l'électorat traditionnel de droite. Aussi, l'exécutif a tenté de calmer le jeu lundi matin.

Une rencontre entre Hortefeux et André Vingt-Trois

A commencer par Brice Hortefeux, qui concentre pourtant de nombreuses critiques du fait de sa fonction de ministre de l'Intérieur: "J'ai entendu avec attention ce qu'exprimaient le pape", a-t-il assuré sur Europe1, avant de justifier sa démarche politique: "Nous sommes respectueux des droits individuels puisque, s'agissant des Roms, nous les reconduisons dans leur pays sur la base du volontariat." Le ministre a également souhaité rencontrer le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France. Ce dernier, qui avait interpellé les fidèles le 15 août sur la situation des Roms, s'est dit "tout disposé à rencontrer" le ministre.

Autre responsable visé indirectement par l'Eglise, Eric Besson a, lui aussi, utilisé l'argument du "respect": "Ce sont des retours volontaires avec une aide humanitaire. Il n'y a pas de policiers pour les accompagner", a-t-il indiqué sur France Inter, ajoutant que la France avait "le droit le plus respectueux pour les étrangers en situation irrégulière". Le ministre de l'Immigration a toutefois semblé surpris par la polémique: "Il y a des reconduites dans des pays pauvres qui m'ont causé plus de doutes que les Roms", a-t-il dit, avant de lancer, avec une pointe d'ironie: "Quelles que soient les discriminations dont sont victimes les gens du voyage, je ne crois pas que la misère du monde soit concentrée en Roumanie."

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