TOUT EST DIT

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vendredi 4 mars 2011

Un mur porteur s’écroule


Avec la disparition annoncée du bouclier fiscal, c’est un mur porteur de la maison Sarkozy qui s’écroule. Le chef de l’État avait fait de cette mesure un symbole. Il pensait avoir trouvé la formule magique en appelant au « bon sens » pour favoriser les plus riches : nul, selon lui, ne devait payer en impôts et en taxes plus de la moitié de ses revenus. Les efforts drastiques demandés aux Français pour sortir de la crise, et l’affaire Bettencourt, ont montré que ce raccourci de langage menait droit à l’injustice. Au nom du bouclier fiscal, la femme la plus riche de France s’est vu retourner un chèque de 30 millions d’euros financé par les contribuables, et les plus fortunés ont été exemptés de tout effort supplémentaire pour résorber l’abyssal déficit public, au moment où les niches fiscales étaient rabotées pour les classes moyennes.

En caressant les millionnaires dans le sens du poil, Nicolas Sarkozy espérait faire revenir les évadés fiscaux en France. Autant tenter d’attraper un écureuil en lui mettant du sel sur la queue : le bouclier n’a empêché ni la fraude, ni les expatriations. C’est un échec sur toute la ligne.

Malgré la nécessité, qu’il est le premier à proclamer, de résorber le déficit de l’État, le président de la République s’est accroché à cette mesure pendant quatre ans, au mépris de toute logique financière, sociale, économique… et politique. Son symbole ultralibéral, proche des cadeaux fiscaux offerts par George Bush aux classes supérieures américaines, a contribué à lui conférer une réputation de « président des riches » dont il aura d’autant plus de mal à se défaire qu’il insiste, aujourd’hui, pour maintenir d’autres privilèges. Le chef de l’État ne facilite pas la tâche du gouvernement en réclamant, à cor et à cri, la disparition de l’impôt de solidarité sur la fortune, sans accepter la création d’une nouvelle tranche supérieure de l’impôt sur le revenu. Les Allemands ont choisi cette solution quand ils ont supprimé leur ISF. Mais lorsqu’il s’agit de toucher aux plus fortunés, le chef de l’État ne veut plus entendre parler de « rapprochement des fiscalités ».

Les schémas présentés hier pour alléger l’imposition des hauts patrimoines sont tous déficitaires pour les finances publiques. Comme il est hors de question de réduire les recettes de l’État, il est facile de deviner que l’argent manquant sera compensé par les catégories sociales moins favorisées que celles qui sortiront de l’ISF.

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