Le neuvième thème est la réduction des inégalités sociales, thème central de la gauche s’il en est. Et chez les sympathisants de gauche, 40% pensent que Martine Aubry est la plus crédible, devant François Hollande, devant Ségolène Royal et devant Dominique Strauss-Kahn qui, sur cette question, est perçu à gauche comme étant le moins crédible.
Un thème sur neuf, ce n’est pas grand-chose, pourrait-on dire. Mais cette faiblesse sur la question des inégalités sociales, c’est le talon d’Achille de DSK. Nul doute que ses rivaux, François Hollande en tête, sauront exploiter cette faiblesse.
Autre faiblesse révélée par l’enquête BVA-Les Echos : quand on demande aux Français si les candidats socialistes feraient la même politique ou une politique différente de la droite, 67% disent que Martine Aubry ferait une politique vraiment différente de la droite et à gauche, ils sont 79%, à le penser. Pour Strauss-Kahn, 61% pensent qu’il ferait la même politique que la droite. Et même à gauche, les avis sont partagés, moitié-moitié.
La leçon est évidente. Oui, le patron du FMI est un candidat crédible. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force face à Nicolas Sarkozy. Mais il n’est pas vraiment perçu comme un homme de gauche. Cela complique son jeu au sein du PS et, surtout, apporte de l’eau au moulin de la gauche radicale, celle de Jean-Luc Mélenchon, ou à celui de Marine Le Pen, pour qui UMP et PS, c’est blanc bonnet et bonnet blanc.
Autre leçon du sondage, concernant Ségolène Royal : tous les vents lui sont contraires. En 2006, elle avait un déficit de crédibilité mais sa popularité personnelle l’avait sauvée. Aujourd’hui, les Français ne sont que 5% à croire qu’elle est la plus crédible pour favoriser la croissance, 11% la plus crédible pour défendre le modèle républicain. Parmi les seuls sympathisants de gauche, elle fait un peu mieux. Mais reste toujours derrière DSK, Aubry et Hollande.
Ségolène Royal est très en colère en ce moment contre tous les sondages dans lesquels elle voit une tentative de "manipuler" la primaire socialiste. Une expression qu’elle n’utilisait pas il y a cinq ans lorsque les sondages la servaient... La présidente de Poitou-Charente s’était alors déclarée candidate la première, avec l’espoir de reconquérir les électeurs. Cet espoir, pour l’instant, reste vain.
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