TOUT EST DIT

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vendredi 4 mars 2011

Présidentielle : le facteur milieu

Parmi tous les candidats qui font semblant de ne pas l'être, DSK se distingue. Sa dernière interview est, à cet égard, un modèle du genre pour les connaisseurs de l'art subliminal. Mieux, la dernière trouvaille pour s'exprimer à demi-mot est de faire parler sa moitié. Les amateurs apprécient, ses conseillers s'en félicitent, les commentateurs s'en délectent, les catégories socioprofessionnelles supérieures votent pour dans les sondages. En bref, c'est un réel succès aux yeux des milieux initiés. Mais il n'est pas sûr que le peuple ait bien compris en quoi cela le concerne.

Flairant une faille dans ce « facteur milieu », l'UMP a chaussé les sabots de Christian Jacob pour contre-attaquer sur le terrain ou, à mieux dire, le terroir. Cette échelle de Jacob est censée prouver que seule la terre peut conduire au ciel, entendez l'Elysée. Et Nicolas Sarkozy arpente les usines ou le Salon de l'agriculture... Dommage que la clairvoyance de nos journalistes nous dévoile si bien, à nous, électeurs de base, les ficelles de ces stratégies de communication. Non seulement cela rompt le charme, mais cela ne fait que renforcer le scepticisme. Sarkozy n'en finit pas de payer ses bourdes du Fouquet's et du yacht de Bolloré ; « président des riches » : milieu. DSK s'enfonce dans l'image de « candidat de la gauche caviar » : milieu. Cette référence est si prégnante qu'elle finit par occulter, injustement, les réelles qualités de l'un et l'autre.

Si l'on devait s'en tenir à ce facteur milieu, on voit bien, en revanche, qui pourrait y gagner : par exemple, Martine Aubry, avec son air de cheftaine bosseuse ; François Hollande, avec son classicisme avenant ; Ségolène Royal, en Jeanne d'Arc des familles ; ou encore Marine Le Pen, en poissarde à qui on ne la fait pas. Mention spéciale à Mélenchon, en San-Antonio des sections... On s'étonne que les « communicants » peinent tant à gérer le facteur milieu. Ils sont sans doute trop prisonniers du leur.

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