TOUT EST DIT

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dimanche 6 mars 2011

Les casseroles françaises et allemandes

Combien de casseroles faut-il à un ministre pour démissionner ? Et en combien de temps? Tout semble être question de culture. Lorsque aujourd'hui en France un ministre est pris la main dans le sac, la démission n'est pas de mise. Car à moins de faire amende honorable sur-le-champ, comme les secrétaires d’Etat Alain Joyandet et Christian Blanc, [l’un ayant loué un avion privé à 116 500 euros et l’autre ayant acheté 1200 euros de cigares aux frais du contribuable], il en faut beaucoup pour décourager le ministre français, par nature plutôt coriace. Tant qu’il dispose du soutien du président, il tient la dragée haute à la presse et à tous ceux qui réclament sa démission.

Il aura ainsi fallu cinq mois pour qu’Eric Woerth, pris dans la tourmente de l'affaire Bettencourt, soit débarqué du ministère du travail, un mois et demi pour que Michèle Alliot-Marie, vilipendée par la presse pour ses vacances et ses amitiés tunisiennes controversées quitte le quai d’Orsay et enfin rien de moins que 9 mois pour que le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, condamné en première instance en juin dernier pour injure raciale, laisse son poste Place Beauvau. Tous trois ont rendu leur tablier dans le cadre général d'un "remaniement", pour un désaveu en douceur.

En Allemagne, en revanche, le ministre star de la Défense Karl-Theodor zu Guttenberg a démissionné pour une histoire de plagiat en 15 jours. Certes le ministre allemand a tout d'abord suivi la même ligne de défense que ces homologues français : nier tout en bloc envers et contre toutes les preuves accablantes, détourner l'attention et se victimiser en dénonçant la sempiternelle cabale "politico médiatique". Mais au final, le "docteur googleberg" a dû partir avec pertes et fracas en dépit du soutien d'une certaine presse et de la chancelière. Et ce qui désormais fait débat en Allemagne et qui a choqué l'opinion (notamment les universitaires), c'est le soutien indéfectible de Merkel à son ministre. Un soutien que la chancelière risque de payer cher dans les urnes. En France, c'est sur Brice Hortefeux que Nicolas Sarkozy entend s'appuyer – sa nomination comme conseiller à l'Elysée à été évoquée- pour préparer l'élection présidentielle de 2012. Cherchez l'erreur...

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