dimanche 6 mars 2011
Etre et avoirs
Quel effet l’élan démocratique qui souffle en ce moment sur la rive sud de la Grande Bleue aura-t-il sur l’Union pour la Méditerranée (UpM) ?
Au regard des spectaculaires avancées enregistrées depuis trois ans par cet amical projet lancé à grands frais sous les ors du Grand Palais à Paris, vous me direz : « Ça ne peut pas lui faire de mal... ».
Vous aurez raison.
Mais la vraie question est évidemment de savoir si la chute de régimes totalitaires sera de nature à (re)lancer la coopération entre le nord et le sud.
Et là, fidèles lecteurs, j’avoue un brin de perplexité.
Primo, même relégué au second plan par les révolutions en Afrique du Nord, le conflit israélo-palestinien plombe toujours l’ambiance de franche camaraderie rêvée par les promoteurs de l’UpM.
Deuzio, une partie desdits promoteurs ne sont plus là. Et leurs successeurs, pour démocratiques qu’ils soient, n’ont pas eu l’honneur de goûter aux mets raffinés du banquet parisien qui était censé mettre l’UpM en orbite géostationnaire...
Tertio, les dirigeants du nord, toujours en poste, malgré quelques casseroles de spaghetti, abordent ce nouveau chapitre avec l’enthousiasme d’écoliers au moment de la rentrée scolaire. Leur nouveau credo est le suivant : « Il faut plus que jamais coopérer avec nos amis du sud. Mais à condition qu’ils restent chez eux... ».
Car sinon, tous aux abris ! L’apocalypse nous guette... une menace qui a pour symptômes : terrorisme, immigration, fondamentalisme religieux... Brrr !
Pour éviter que les boat people barbus ne déferlent sur nos côtes, le ministre français des affaires européennes a sa petite idée. Laurent Wauquiez en appelle à la mise en place d’un « plan Marshall à la fois européen, mais plus largement impliquant les Etats-Unis, les pays d'Asie, pour soutenir et stabiliser la rive sud de la Méditerranée. »
La France, toujours en pointe sur ce dossier, a d’ailleurs déjà montré l’exemple : mi-février, elle a débloqué... 350.000 euros (trois-cent-cinquante-mille, je l’écris en lettres pour éviter toute confusion...) pour une aide sociale d'urgence à la Tunisie.
350.000 euros : c’est à peu de chose près le prix de l’appartement acheté par le père de Michèle Alliot-Marie lors de ses vacances tunisiennes à Noël. Et le tiers de l’addition du banquet du sommet parisien de l’UpM en juillet 2008...
A ce tarif là, la stabilité de la rive sud a de beaux jours devant elle.
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