TOUT EST DIT

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samedi 29 janvier 2011

Stabiliser

Les crises sont aussi vieilles que le monde. Inutile, bien sûr, de céder à la fièvre ou aux emportements. Mais les changements amorcés en Tunisie ou réclamés en Égypte, au Yémen, au Liban ou en Algérie… sans compter celui qui devra être respecté en Côte d’Ivoire, imposent à la diplomatie des pays européens des réponses rapides. Dans ces parties du monde, toutes ces nations nous sont proches, histoire et géographie mêlées.

Les pièges sont pourtant nombreux. En théorie, dans une large palette d’attitudes, du soutien aux dictateurs (option cynique souvent retenue au nom d’une stabilité illusoire) à la manie de l’intervention au nom de la démocratie (option naïve qui, si elle est mal conduite, peut laisser plus de ruines que de progrès), le choix était apparemment large. En fait, aujourd’hui, il s’est beaucoup réduit. Dans les pays concernés par les troubles récents, les régimes autoritaires, quasi dynastiques, corrompus, ont sans doute vécu. L’odeur de jasmin tunisien s’est répandue, portée par les vents dominants, bien au-delà des frontières. La question est désormais celle de la nature et de l’ampleur des changements qui ne manqueront pas de se produire.

La diplomatie européenne, nouvellement installée, aurait pu accompagner cette mutation. Nicolas Sarkozy l’avait à juste titre expliqué lors de sa récente conférence de presse : les anciens colonisateurs ne sont pas vraiment les plus légitimes pour définir le cours nouveau. C’est bien l’Europe, puissance facilitatrice, qui aurait dû aider, accompagner les évolutions. Elle ne l’a pas fait. Les États membres ont gardé la main. Pendant que, de l’avis général, les Américains marquaient et continuent de marquer des points.

Il n’est pourtant pas trop tard pour que les Vingt-Sept envoient un message clair. Sans ingérence, il est possible de dire à tous, gouvernants et manifestants confondus, que des mesures économiques et sociales s’imposent effectivement, que la réforme est le plus sûr moyen d’éviter le chaos. Qu’elle est toujours, avec le respect des libertés, la garantie de la paix.

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