Magie du téléphone arabe, les slogans circulent et la “révolution de jasmin” voyage. En s’exportant, elle sent de plus en plus la poudre. Moubarak essuie les mêmes banderoles que Ben Ali, en français dans le texte: “ Dégage ! ”. On le voit, mal, pourtant, fuir comme un voleur vers les Émirats. L’armée le soutient, les Américains ne le lâcheront pas...scénario inverse de la Tunisie. En Égypte aussi, c’est la génération Facebook qui a pris la révolte en main. Hier, le premier réflexe du pouvoir fut d’ailleurs de couper les réseaux sociaux. Sur les bords du Nil, internet ne marchait pas. Les manifestants si, en revanche, avec l’énergie du désespoir.
Par centaines de milliers, d’Alexandrie au Caire, ils ont exigé un autre régime. L’actuel, dans tous les sens du terme, les laisse vraiment trop sur leur faim. 32 millions d’habitants, ici, vivent avec moins de deux dollars par jour.
L’ampleur du mouvement marque une nouvelle étape. La veille encore, seule une certaine jeunesse paraissait mobilisée. Mais le tableau, désormais, ressemble à un début de soulèvement populaire. L’État l’a traité selon les anciennes recettes: répression féroce et couvre-feu immédiat. Les blindés veillent, la nuit sera longue.
Et demain ? Des voix, proches du gouvernement, plaident pour “ des réformes sans précédent.” Puisse Moubarak les entendre vite. S’en tenant à la violence, il ne ferait qu’accélérer un chaos que tout le monde redoute. À part les islamistes, bien sûr..
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