Le président français dresse un réquisitoire consacré à la régulation bancaire et aux dérives du capitalisme financier.
Le président français Nicolas Sarkozy devait préciser jeudi ses priorités à la tête du G20 pour améliorer la gouvernance mondiale et lutter contre la spéculation devant 2.500 patrons et décideurs de la planète rassemblés au Forum de Davos (est de la Suisse).
Le chef de l'Etat, qui dirige cette nouvelle instance informelle de la gouvernance mondiale et le groupe des pays les plus industrialisés (G8), devait faire le point des progrès et des revers pour contrôler la crise économique et financière, un an après son discours très offensif contre les spéculateurs, tenu également à Davos.M. Sarkozy avait alors dressé un réquisitoire consacré à la régulation bancaire et aux dérives du capitalisme financier, devant un parterre largement rétif à un renforcement de l'encadrement de ses activités. Ce nouveau déplacement "s'inscrit dans la volonté du président de faire de la présidence française une présidence ouverte qui joue collectif en associant étroitement tous les acteurs, non seulement ses partenaires du G20", a expliqué l'Élysée.
Lundi à Paris, dans une conférence de presse, le président français avait officiellement lancé les travaux de "sa" présidence des G8 et G20 en détaillant le calendrier de leurs travaux.
Il avait notamment répété sa volonté de mettre un terme aux déséquilibres du système monétaire international, notamment en élargissant les pouvoirs du Fonds monétaire international (FMI), et défendu l'idée d'une taxe sur les transactions financières pour financer le développement aux pays pauvres.
Un vieux projet défendu par la France auquel de nombreux pays s'opposent. Michel Camdessus, conseiller de Nicolas Sarkozy pour le G20, a indiqué à l'hebdomadaire allemand Die Zeit que la France voulait utiliser les "droits de tirages spéciaux" (DTS) du FMI pour libeller les échanges de matières premières.
Paris souhaite une plus grande transparence sur les stocks de matières premières agricoles, une meilleure coordination ou des dispositifs pour limiter les restrictions à l'exportation. Dans un communiqué, le mouvement altermondialiste Attac s'est demandé si le président français oserait critiquer les grands financiers d'une manière aussi virulente que l'an dernier : "Les élites globales n'ont aucunement renoncé à imposer à leurs sociétés la mondialisation débridée, la finance souveraine et la déréglementation permanente (...) Nicolas Sarkozy osera-t-il tenir un discours encore plus "anti-finance" que l'an dernier ?".
«Des décisions majeures vont être prises au cours de ce sommet», a promis lundi le président de la Commission de l'UA, Jean Ping. «La situation en Côte d'Ivoire et en Tunisie focalisent notre attention à tous. Je suis de très près la situation dans ces pays, et nous prendrons les mesures idoines (...) dans le respect de la volonté des peuples ivoirien et tunisien», a promis M. Ping.
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