TOUT EST DIT

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vendredi 28 janvier 2011

Nous sommes tous belges


228 jours (à la date du 28 janvier) et toujours pas de gouvernement. Seul l'Irak a fait mieux. Comme l'écrit Le Monde, la Belgique est "au bord du gouffre", incapable de sortir des divisions entre partis flamands et francophones et de penser une réforme de l'Etat fédéral satisfaisante pour les deux communautés.


Toujours pas de gouvernement à Bruxelles, et un grand silence en Europe. Petit à petit, la Belgique avance vers une mort lente sans que ses voisins ne semblent s'en préoccuper. Il est vrai, comme le faisait récemment remarquer la Frankfurter Allgemeine Zeitung, que l'absence de gouvernement n'empêche pas la vie quotidienne de continuer, et que le pays a correctement assuré son semestre de présidence de l'UE. Mais tout de même : si la Belgique venait à s'évaporer, ce serait la première fois dans l'histoire de l'Union que l'un de ses membres disparaît, qui plus est celui ont sont basées la plupart de ses institutions. Alors que la crise de l'euro déstabilise l'édifice communautaire, les Européens se passeraient sûrement d'une crise supplémentaire de ce genre.



Certes, les jeux politiques qui se déroulent depuis les élections de juin dernier sont incompréhensibles pour beaucoup, y compris de nombreux Belges. Certes, pour un Finlandais, un Roumain ou un Portugais, Flamands et Wallons semblent être des communautés lointaines et leur destin un enjeu secondaire. Mais il ne s'agit pas que de l'avenir d'un pays de 10 millions d'habitants ni du bien-être institutionnel de l'Union européenne. L'évolution historique de notre continent est celle d'une plus grande interdépendance entre les Etats et leurs populations. Pour paraphraser la célèbre formule, un battement d'aile en banlieue de Bruxelles peut avoir des conséquences en Transylvanie ou en Calabre.


La fin d'un Etat fondé sur la coexistence des plusieurs communautés affaiblirait la solidarité déjà mise à mal par la crise de l'euro. La confiance, déjà déficiente entre les principaux responsables européens, serait un peu plus ébranlée. Or, alors que nous constatons l'affaiblissement de l'Europe dans le monde, il est plus que jamais nécessaire de conserver les outils politique et économiques permettant de garantir une cohésion européenne.
Il n'appartient pas aux Européens de dicter aux Belges ce qu'ils doivent faire. Il n'est pas non plus question de décréter que l'Union européenne ne pourrait pas vivre sans une Belgique figée dans sa structure actuelle. Mais il est essentiel que tout le monde s'intéresse et se sente concerné par l'avenir de ce pays.

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