TOUT EST DIT

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mardi 21 septembre 2010

Quel avenir pour les chrétiens d'Orient ?

Au cours des dernières années, la condition de nombreuses communautés chrétiennes, notamment dans plusieurs États du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie, n'a cessé de s'aggraver. Pressions de toute sorte, violences allant parfois jusqu'au meurtre délibéré, se multiplient. Si l'hostilité à leur religion n'en est pas toujours la seule cause, les observateurs les plus impartiaux conviennent qu'elle en a été et en demeure le principal motif.

Les dix millions de coptes en Égypte ; les maronites dans ce Liban que Jean-Paul II vantait comme « un modèle de pluralisme » ; les chrétiens en Irak, particulièrement à Mossoul ; même en Algérie, comme nous le rappelle le film sur l'assassinat des moines de Tibhirine ; aux Philippines, à Mindanao, pour ne citer que ceux-là... C'est dans une croissante précarité que ces communautés vivent et tentent de survivre, face à un fondamentalisme islamiste dont il faut souhaiter que les responsables musulmans désavouent les exactions.

L'on doit malheureusement regretter que les autorités nationales de ces États, auxquelles revient, en premier lieu, la responsabilité de protéger ces communautés, ne fassent pas davantage preuve de fermeté, tant pour punir les auteurs de violences que pour en prévenir le retour.

Mais l'on doit aussi s'interroger sur l'attitude de la communauté internationale. En particulier celle des États démocratiques qui ont des liens séculaires avec les chrétiens d'Orient. Que font-ils (ou ne font-ils pas) pour obtenir des assurances précises sur la volonté de ces autorités nationales de permettre aux communautés chrétiennes de pratiquer leur religion en toute sécurité, conformément aux obligations découlant de la Déclaration universelle des droits de l'homme ? Peut-être nos gouvernements procèdent-ils à des démarches diplomatiques discrètes. Mais, à voir se poursuivre un peu partout tant de violences et de pressions, l'on ne peut que douter de leur efficacité. Comment s'étonner que les chrétiens soient de plus en plus nombreux à chercher leur salut dans l'exil ?

Les minorités religieuses ont, tout autant que les minorités ethniques, le droit d'être protégées. C'est pourquoi il est indispensable d'appeler les autorités responsables à exercer leur devoir de protection. Car il y a urgence.

Espérons que le synode des évêques d'Orient, convoqué à Rome par Benoît XVI (10-24 octobre), donnera une réponse positive à cette question qui, parmi trente-deux, lui est posée : « Dans quels domaines peut se faire la collaboration avec les musulmans ? » Et souhaitons qu'un jour, pas trop lointain, il ne sera plus nécessaire de poser cette autre question : « Pourquoi avons-nous peur de l'avenir ? »

(*) Ambassadeur de France.

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