TOUT EST DIT

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mardi 21 septembre 2010

Sûr de son coup

L'Élysée en est convaincu : la France, dans ses profondeurs, soutient le discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy, la guerre aux campements illégaux, les expulsions, les critiques des juges laxistes, la fermeté sur la réforme des retraites. Après avoir relayé ce virage, marqué par la fameuse circulaire sur les Roms, le ministre de l'Intérieur récidive, sur le système judiciaire cette fois, n'en déplaise à Mme Alliot-Marie qui mange un nouveau chapeau. Là encore, il s'agit pour le tandem Sarkozy-Hortefeux de proposer à son électorat cette réponse ultra-sécuritaire qui flatte mieux que les mauvaises nouvelles pour le portefeuille.

Peu importe, du coup, les volées de bois vert reçues de tous côtés. De l'Onu, de l'Europe, de la presse nationale et internationale, de l'opposition, ce qui ne surprend pas, mais aussi d'une partie de la droite mal à l'aise, de personnalités emblématiques comme Martin Hirsch. Même François Fillon, à sa manière, a fait savoir à son ministre, donc au président, qu'il n'est pas prêt à suivre une telle escalade pleine de risques à tous points de vue.

Les records d'impopularité qui se succèdent dans les sondages ne semblent pas non plus troubler le président, qui a plusieurs séquences sous le coude. L'actuelle stratégie de la surenchère lui permet de préempter le marqueur sécuritaire. Il se relancera avec un nouveau gouvernement et un autre look plus compatible avec un électorat moins ultra-droitier. Mais avant, il lui faut enfiler le costume de « Monsieur Courage » des retraites.

Le rendez-vous social de jeudi sera donc décisif. Une journée couperet. Pour les syndicats si le mouvement social fait du surplace et freine leur volonté d'en découdre. Couperet aussi pour le président si le soufflé de la colère monte assez pour que l'on entre dans un bras de fer plus incertain. Ce n'est pas ce scénario-là que retient Nicolas Sarkozy, prêt à quelques concessions minimes pour faire passer sa réforme. L'opposition lui laisse d'ailleurs un peu de temps. Elle vient tout juste d'entamer ses danses du ventre unitaires. On n'en est pas encore au contrat de mariage pour rendre l'alternative crédible.

XAVIER PANON

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