TOUT EST DIT

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mardi 21 septembre 2010

Les banques à l'amende

La sanction que vient d'infliger l'Autorité de la concurrence n'est pas seulement une mauvaise affaire financière pour les banques. Même si, à près de 400 millions d'euros, elle se situe à la troisième place du palmarès des amendes décidées par l'Autorité, l'essentiel des dégâts provoqués par cette décision porte surtout sur l'image du secteur. Une image collective que la crise financière a déjà passablement écornée, bien que les banques françaises dans leur ensemble aient plutôt bien résisté dans la tempête.

Il faut dire qu'à en croire le volumineux rapport des sages de la Rue de l'Echelle, les grands établissements du pays ont donné le bâton pour se faire battre. Instituer de concert une commission forfaitaire sur les chèques au moment où on en simplifie le traitement peut paraître à tout le moins contre-intuitif. Cela revient, en outre, incidemment à rendre le chèque payant, en enfreignant la sacro-sainte règle du ni-ni : ni facturation des chèques ni rémunération des comptes courants. Enfin, cette initiative, abandonnée il est vrai depuis 2007, apporte de l'eau au moulin de ceux qui dénoncent la jungle tarifaire des banques françaises.

Et, pour la profession, le moment pouvait difficilement être plus mal choisi pour ouvrir un débat sur cette délicate question. La décision de l'Autorité de la concurrence intervient à la veille d'une réunion d'importance du comité consultatif du secteur financier qui doit se pencher, en présence de Christine Lagarde, sur la mise en oeuvre des propositions du rapport Pauget-Constans sur les frais bancaires. La ministre de l'Economie a déjà fait savoir qu'elle souhaitait accélérer le rythme des changements envisagés. Nul doute, dans ces conditions, que les banquiers présents auront du mal à faire prévaloir leur point de vue.

Pour autant, si le choix de remettre à plat la grille tarifaire des banques devait être fait dans un avenir plus ou moins proche, il ne faudrait pas se borner à voir le verre à moitié vide. En dépit de l'impopularité supposée des banquiers, il ne faudrait pas oublier que leurs tarifs reposent sur un système de subventions croisées, dans lequel la surfacturation de certains services vient compenser la faiblesse des marges des crédits payées par les clients par ailleurs. La seconde n'excuse pas la première, mais elle l'explique. Et elle permet de comparer sur des bases plus justes le coût des services bancaires en France avec ceux en cours dans le reste de l'Europe.



Francois Vidal

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