TOUT EST DIT

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vendredi 17 décembre 2010

Les salariés du public voient monter les discriminations

Selon le baromètre annuel de la Halde et l'OIT réalisé par le CSA, l'origine ethnique demeure le premier facteur de discrimination au travail.

 

Pour la quatrième année d'affilée, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) s'est associée à l'Organisation internationale du travail (OIT) et à l'Institut CSA pour réaliser un baromètre sur la perception des discriminations dans le monde du travail. Une des originalités de l'enquête tient à la composition de l'échantillon qui englobe des salariés du privé et du public dont les réponses ont été isolées.
Et les résultats montrent que les agents de la fonction publique, jusque-là peu enclins à parler de discriminations sur leur lieu de travail, en font de plus en plus cas, se rapprochant ainsi du secteur privé. « Les débats sur la réduction des dépenses publiques ou encore sur la réforme des retraites […] ont sans doute fragilisé une fonction publique qui se sent moins protégée qu'autrefois, y compris face aux discriminations », explique-t-on dans les conclusions le baromètre.

Séropositivité, maladies chroniques...

Le premier facteur de discrimination reste l'origine ethnique, qui progresse fortement dans le public. Une augmentation qui peut s'expliquer par le caractère encore récent du recrutement de personnes issues de l'immigration dans le secteur public, et donc une présence qui ne s'est pas encore normalisée.
Un nouveau facteur de discrimination fait son apparition dans le baromètre : la séropositivité, jugée comme « un inconvénient dans la progression de carrière » par un quart des interviewés. « Comme pour d'autres maladies chroniques du type cancer, le fait d'être séropositif pose des problèmes à l'embauche mais aussi pour le maintien dans l'emploi, notamment quand les thérapies à suivre commencent à devenir lourdes », explique Jean-François Trogrlic, directeur du bureau de l'OIT pour la France.

Favorable à la mise en place de sanctions

Sur les moyens d'agir contre les discriminations, les salariés du public comme du privé font confiance aux syndicats pour les aider à réunir des éléments. « Les salariés ont pris conscience que pour dénoncer une discrimination, il faut avoir des preuves, sinon on aggrave son cas », poursuit Jean-François Trogrlic.
Les personnes sondées sont également favorables à la mise en place de sanctions contre les entreprises ou administrations qui n'ont pas pris de mesures en faveur de l'égalité salariale hommes-femmes par exemple, ainsi qu'à la mise en place d'une cellule indépendante chargée d'apporter une aide concrète aux victimes de discriminations. En revanche, l'obligation de publier des données chiffrées dans le bilan social convainc moins. « Les salariés se méfient de ce type de procédures formelles qui peuvent parfois rester au seul stade de l'affichage sans s'attaquer aux problèmes réels », conclut le responsable de l'OIT à Paris.

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