TOUT EST DIT

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vendredi 17 décembre 2010

L’argent coule à flots

Le sommet européen, qui s’est ouvert hier à Bruxelles, est dédié aux problèmes financiers, monétaires et économiques. Les chefs d’État et de gouvernement des « 27 » ont deux défis cruciaux à relever. Le premier : empêcher les crises en Grèce et en Irlande, les accès de faiblesse de l’Espagne et du Portugal — mis en exergue par de piètres notations des agences spécialisées — de transformer l’Europe monétaire en jeu de dominos. Le second est l’enjeu du premier : préserver l’existence même de l’euro, alors que la monnaie commune est remise en question par des responsables politiques et des experts économiques.

Le sommet livrera aujourd’hui ses conclusions finales. Mais, dès hier, les participants ont frappé un grand coup en proclamant leur « volonté commune » de doter le Fonds de secours de la zone euro d’« autant d’argent qu’il est nécessaire ». Jusqu’en 2013, ce fonds dispose de 440 milliards d’euros, sous forme de garanties des États, auxquels s’ajoutent 60 milliards apportés par l’Union européenne, sur son budget propre, et 250 milliards abondés par le Fonds monétaire international. Mais avec la mise en place d’un dispositif permanent, d’une sorte de Samu financier, qui est débattue à Bruxelles, l’augmentation des moyens disponibles a été mise à l’ordre du jour.

Il y a quelques semaines, nous signalions, ici même, que circulait l’hypothèse de leur doublement, à 1500 milliards d’euros. Il a semblé, ensuite, que cette possibilité vertigineuse n’agréait ni à Berlin, ni à Paris. Ou que son examen fût prématuré.

En laissant entendre, hier, qu’il y aurait « autant d’argent qu’il est nécessaire », les États de l’Union ne prennent certes pas d’engagement chiffré, mais suggèrent qu’ils disposent de ressources illimitées pour — selon la formule aujourd’hui consacrée — « rassurer les marchés ».

Les citoyens, eux, le sont peut-être de moins en moins. Dans le contexte de rigueur ou — dans certains pays — de sacrifices, qui leur est imposé, le sentiment que l’argent peut couler à flots pour combler des trous, ne peut que susciter l’incompréhension, en regard des volumes très contingentés, voire rétrécis, destinés à endiguer la précarité ou relancer le travail.

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