TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 17 décembre 2010

DSK, l’adversaire désiré ?

Comme une marée montante, les vagues de sondages se succèdent. Plus 5 points dans le dernier baromètre Ifop-"Paris Match", + 5 également pour Viavoice dans "Libération" de jeudi matin. Plus que jamais Dominique Strauss-Kahn domine tous les autres candidats potentiels du PS. 49 % des Français et 50 % des socialistes pensent qu’il est le plus capable de battre la droite, loin, très loin devant Martine Aubry et Ségolène Royal qui ne convainquent chacune que 13 % des sondés.

Et comme les espoirs des socialistes et les craintes des sarkozystes sont indexés sur les sondages, on mesure que la pression sur le directeur général du FMI est de plus en plus forte. Et que, même s’il est obligé d’entretenir le suspense jusqu’en juin 2011, c’est désormais un forfait de sa part qui ne serait pas compris à gauche.

Mais l’expérience a appris à se méfier des sondages. Je ne résiste pas à la tentation de citer Philippe Séguin, en 1995, à propos d’Edouard Balladur qui, à échéance équivalente, était dans la même situation que DSK. « Le vainqueur a déjà été désigné, proclamé, encensé. Il est élu, disait Philippe Séguin. Il n’y a pas à le choisir, mais à le célébrer ». Mais tout le monde a beau savoir que les sondages sont trompeurs, tout le monde, à chaque fois, se laisse tromper. C’est dire si la pression ne va pas se relâcher sur DSK.

Nicolas Sarkozy est sans doute l’un des plus lucides sur son adversaire. Il voit bien que les sondages le donnent aujourd’hui balayé par le plus populaire des socialistes. 59 % contre 41 % selon ifop, 62 % contre 38 pour TNS-Sofres. Pourtant, le président le répète à tous ses visiteurs. « Vous verrez, quel que soit le candidat, ce sera très très serré. A 50-50 ». On peut dire que Dominique Strauss-Kahn est un adversaire à la fois redouté et désiré pour Nicolas Sarkozy. Signe de cette crainte : cette confidence d’un de ses collaborateurs lors de la venue à Paris du patron du FMI pour préparer le G20. « Croyez-vous que s’il avait vraiment envie d’être candidat, il viendrait dans la cour de l’Elysée, devant toutes les caméras, dans une grosse cylindrée ? »

Inversement, plusieurs ministres pensent que pour faire la meilleure campagne possible, Nicolas Sarkozy doit avoir un adversaire à sa hauteur. Ce qui donne cette métaphore sportive dans la bouche d’Eric Besson : « quand vous êtes le Barça, pour préférez jouer contre Manchester que contre Guingamp ». Dis de manière valorisante, ça signifie : un match entre les deux principaux acteurs mondiaux face à la crise économique, ça aurait de la gueule. Dis de manière plus pessimiste : en cas de défaite, c’est toujours plus valorisant d’être battu par le meilleur joueur.

0 commentaires: