TOUT EST DIT

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jeudi 16 décembre 2010

La métamorphose des sauterelles

Qu'il paraît loin le temps où les fonds souverains étaient diabolisés. C'était pourtant encore le cas il y a quatre ans à peine. A l'époque, leurs velléités d'investissement dans les entreprises occidentales étaient observées à la loupe et souvent contrecarrées. Décrits par certains comme les chevau-légers d'Etats pas très démocratiques désireux de mettre la main sur des actifs stratégiques, ils inspiraient la plus grande méfiance. Mais la crise est passée par là. Et, aujourd'hui c'est à bras ouverts que sont accueillis ces investisseurs chargés de faire fructifier les réserves de change ou les revenus tirés des exportations de matières premières d'un nombre croissant de pays émergents. Entre 5.000 et 10.000 milliards de dollars, selon les estimations. Plus personne ne trouve à redire que le fonds du Koweït prenne un ticket au capital d'Areva ou que son homologue qatarien fasse de même chez Vinci ou chez Volkswagen pour ne citer que quelques exemples parmi beaucoup d'autres.

Il faut dire qu'entre-temps, la plupart d'entre eux n'ont pas ménagé leurs efforts pour échapper aux soupçons d'ingérence politique. Le fonds d'Abu Dhabi, Adia, réputé le plus gros de tous, aurait ainsi confié la gestion de 80 % de ses actifs à des gérants extérieurs. Ce qui lui permet de se présenter comme un équivalent moyen-oriental du californien CalPERS. Surtout fin 2008, 26 pays abritant un fonds souverain, dont la Chine et la Russie notamment, ont montré patte blanche au FMI. Ils se sont engagés à respecter un ensemble de bonnes pratiques en termes de transparence et de gouvernance.
De quoi apaiser les craintes. Avec d'autant plus de facilité que l'émergence des fonds souverains a coïncidé avec la perte d'appétit des investisseurs institutionnels classiques pour les actions d'entreprises. La faute à la crise bien sûr qui a clairsemé leurs rangs. La faute aussi aux évolutions réglementaires qui les dissuadent de plus en plus de miser sur les placements actions.

Difficile dans ces conditions pour les grands groupes de résister aux sirènes des Adia, GIC et autres Temasek dont les exigences de rendement sont somme toute limitées et s'inscrivent le plus souvent dans une perspective de long terme. Ce qui ne gâte rien.

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