Le prestigieux hebdo, vendu à près de 7 millions d'exemplaires à travers le monde, met le directeur du FMI en pleine Une et lui consacre un long portrait élogieux.
"Dominique Strauss-Kahn est prêt à diriger la France ... ou le monde?" La phrase qui barre la Une du prestigieux hebdomadaire Newsweek a de quoi faire rougir DSK. Elle devrait même anéantir les rêves de candidature présidentielle des autres cadres du PS. Ce n'est pourtant pas si simple.
Intitulé "The Top Guy", le portrait du directeur du FMI est élogieux. L'hebdo rappelle que les plus grands leaders mondiaux se pressent dans son bureau "pour tenter de consolider les fondations de leur économie", et qu'il "n'a jamais été autant adulé" dans sa carrière. Newsweek en vient même à se demander si briguer la présidence française "est un challenge assez important pour DSK".
Pourtant, en brossant son portrait, le magazine laisse apparaître le principal obstacle qu'il devra enjamber pour s'installer à l'Elysée: son positionnement politique. Il rappelle que lors de son passage au ministère de l'Economie, il avait mené des privatisations et réduit les impôts. Pas vraiment l'image d'un homme de gauche pur jus.
Le chemin vers la candidature présidentielle passera donc par un discours cohérent. Déjà, les leaders de l'UMP essaient de l'ancrer à droite pour l'éloigner de la gauche radicale, soutien indispensable pour la victoire finale aux présidentielles. En plein débat parlementaire sur les retraites, Eric Woerth n'avait ainsi pas manqué l'occasion d'adresser ses chaleureuses félicitations au directeur du FMI, dont les services avaient rédigé un rapport, conseillant aux Etats de relever l'âge légal de départ à la retraite de deux ans.
Avec un tel remerciement épinglé dans son dos, Dominique Strauss-Kahn va devoir convaincre les sympathisants du Front de gauche, voire du NPA, que diriger le FMI n'est pas forcément un signe d'allégeance à la droite capitaliste.
A cette difficulté de positionnement politique soulevé par l'hebdo américain, s'ajoutent les coups bas, inévitables lors d'une campagne présidentielle. DSK est une cible de choix, car, comme le rappelle Newsweek, c'est "un coureur de jupons".
Déjà tourne une histoire de régime. Pour l'hebdo, qui cite une "connaissance féminine", il a déjà débuté une cure d'amaigrissement, ce qui constitue "une préparation pour de futurs débats télévisés". Libération relayait ce week-end une rumeur disant strictement le contraire et qui court à Solférino: "DSK ne sera pas candidat car il ne fait pas de régime."
Aussi élogieux qu'il puisse être, le portrait de Newsweek ne fait qu'attirer encore un peu plus l'attention sur Dominique Strauss-Kahn, encore au stade de candidat hypothétique.
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