Le montant total de la trésorerie des entreprises high-tech américaines du S & P 500 atteint 335 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre. Microsoft, Google, Cisco, Oracle jubilent et, comme à l'accoutumée, est-on tenté d'écrire, Apple affole particulièrement les compteurs, avec 50 milliards de cash disponibles fin septembre. Ces chiffres laissent pantois ceux pour qui la sortie de crise n'est encore qu'un horizon incertain. Ils suscitent déjà des convoitises autour des dividendes que les heureux élus seraient appelés à distribuer. Mais surtout ils sont annonciateurs de grandes manoeuvres. Les révolutionnaires de la technologie sont aussi des managers connaissant leurs classiques. Adeptes du « Cash is king », ils ont bien écouté Jack Welch. L'ancien gourou de General Electric se plaisait à rappeler que, surtout pour faire des étincelles en temps de crise, ce fameux cash est certes vital, mais pas une fin en soi. Il doit être associé à une communication intensive et mis au service d'une ambition : « Racheter ou enterrer ses concurrents ». De fait, pour nombre des stars de la high-tech, cette rentabilité rime avec une liberté en forme de croissance externe ou de ruptures stratégiques. La confrontation de plus en plus nette entre HP et Oracle en est l'un des exemples. Là aussi, Apple illustre la tendance avec flamboyance. Si la firme de Cupertino peut désormais envisager de tailler des croupières aux opérateurs de télécommunications grâce aux cartes SIM qu'elle développe avec Gemalto, c'est parce que sa trésorerie lui donne un incontestable avantage en mobilité par rapport aux géants de la téléphonie, dont le modèle économique, lui, est grevé par leurs investissements en infrastructure. De même, si l'affrontement autour de l'Internet mobile entre Apple et Google fascine autant, c'est parce que leurs moyens financiers, autant que leur vision, placent les deux géants californiens dans un monde à part. On pourra déplorer les spéculations que nourrit cette surabondance. Mais l'essentiel est ailleurs, dans la dimension communicative de ce paradigme : non pas « Marche ou crève », mais « Marge et rêve », cela ne peut qu'inspirer d'autres entrepreneurs.
mardi 2 novembre 2010
Marge et rêve
Le montant total de la trésorerie des entreprises high-tech américaines du S & P 500 atteint 335 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre. Microsoft, Google, Cisco, Oracle jubilent et, comme à l'accoutumée, est-on tenté d'écrire, Apple affole particulièrement les compteurs, avec 50 milliards de cash disponibles fin septembre. Ces chiffres laissent pantois ceux pour qui la sortie de crise n'est encore qu'un horizon incertain. Ils suscitent déjà des convoitises autour des dividendes que les heureux élus seraient appelés à distribuer. Mais surtout ils sont annonciateurs de grandes manoeuvres. Les révolutionnaires de la technologie sont aussi des managers connaissant leurs classiques. Adeptes du « Cash is king », ils ont bien écouté Jack Welch. L'ancien gourou de General Electric se plaisait à rappeler que, surtout pour faire des étincelles en temps de crise, ce fameux cash est certes vital, mais pas une fin en soi. Il doit être associé à une communication intensive et mis au service d'une ambition : « Racheter ou enterrer ses concurrents ». De fait, pour nombre des stars de la high-tech, cette rentabilité rime avec une liberté en forme de croissance externe ou de ruptures stratégiques. La confrontation de plus en plus nette entre HP et Oracle en est l'un des exemples. Là aussi, Apple illustre la tendance avec flamboyance. Si la firme de Cupertino peut désormais envisager de tailler des croupières aux opérateurs de télécommunications grâce aux cartes SIM qu'elle développe avec Gemalto, c'est parce que sa trésorerie lui donne un incontestable avantage en mobilité par rapport aux géants de la téléphonie, dont le modèle économique, lui, est grevé par leurs investissements en infrastructure. De même, si l'affrontement autour de l'Internet mobile entre Apple et Google fascine autant, c'est parce que leurs moyens financiers, autant que leur vision, placent les deux géants californiens dans un monde à part. On pourra déplorer les spéculations que nourrit cette surabondance. Mais l'essentiel est ailleurs, dans la dimension communicative de ce paradigme : non pas « Marche ou crève », mais « Marge et rêve », cela ne peut qu'inspirer d'autres entrepreneurs.
Le montant total de la trésorerie des entreprises high-tech américaines du S & P 500 atteint 335 milliards de dollars à la fin du deuxième trimestre. Microsoft, Google, Cisco, Oracle jubilent et, comme à l'accoutumée, est-on tenté d'écrire, Apple affole particulièrement les compteurs, avec 50 milliards de cash disponibles fin septembre. Ces chiffres laissent pantois ceux pour qui la sortie de crise n'est encore qu'un horizon incertain. Ils suscitent déjà des convoitises autour des dividendes que les heureux élus seraient appelés à distribuer. Mais surtout ils sont annonciateurs de grandes manoeuvres. Les révolutionnaires de la technologie sont aussi des managers connaissant leurs classiques. Adeptes du « Cash is king », ils ont bien écouté Jack Welch. L'ancien gourou de General Electric se plaisait à rappeler que, surtout pour faire des étincelles en temps de crise, ce fameux cash est certes vital, mais pas une fin en soi. Il doit être associé à une communication intensive et mis au service d'une ambition : « Racheter ou enterrer ses concurrents ». De fait, pour nombre des stars de la high-tech, cette rentabilité rime avec une liberté en forme de croissance externe ou de ruptures stratégiques. La confrontation de plus en plus nette entre HP et Oracle en est l'un des exemples. Là aussi, Apple illustre la tendance avec flamboyance. Si la firme de Cupertino peut désormais envisager de tailler des croupières aux opérateurs de télécommunications grâce aux cartes SIM qu'elle développe avec Gemalto, c'est parce que sa trésorerie lui donne un incontestable avantage en mobilité par rapport aux géants de la téléphonie, dont le modèle économique, lui, est grevé par leurs investissements en infrastructure. De même, si l'affrontement autour de l'Internet mobile entre Apple et Google fascine autant, c'est parce que leurs moyens financiers, autant que leur vision, placent les deux géants californiens dans un monde à part. On pourra déplorer les spéculations que nourrit cette surabondance. Mais l'essentiel est ailleurs, dans la dimension communicative de ce paradigme : non pas « Marche ou crève », mais « Marge et rêve », cela ne peut qu'inspirer d'autres entrepreneurs.
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