TOUT EST DIT

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lundi 31 mai 2010

Retraites : le coup d'après

La grande affaire des retraites aura été, du moins jusqu'ici, exemplaire d'une gestion du temps. Le soin apporté par le gouvernement à différer ses projets l'a fait accuser de procédés dilatoires par ses interlocuteurs, qui lui reprochaient par ailleurs de précipiter la réforme. La date du Congrès de la CFDT, puis l'approche des congés d'été auront été les autres points de repère d'un calendrier tiré au cordeau. La nécessité où a été mis le PS d'annoncer ses contre-propositions (peu convaincantes) aura complété cette gestion d‘opportunités. Tout cela est maintenant avéré.

Mais ni le temps, ni les chapitres ne se figent. Même après l'annonce plus complète du plan gouvernemental, et même alors qu'il ne tiendra pas quittes de l'effort les hauts revenus et ceux du capital, il restera à l'opposition l'argument qu'il n'en fait pas assez. Martine Aubry a jugé opportun d'évoquer déjà le coup d'après, le démantèlement de l'actuelle réforme si les socialistes revenaient au pouvoir. « Faire payer les riches » redeviendrait dès lors le principal thème moteur d'une campagne populaire. Mais tout le monde sait que de telles punitions ne peuvent s'infliger dans un seul pays, sous peine de le vider de capitaux. Seules des mesures concertées à l'échelon mondial peuvent y contribuer…

Or - on ne l'a pas assez remarqué -ce dernier volet financier de la réforme des retraites relèvera pour l'essentiel des mesures nationales prises en application du prochain G 20, lequel ne s'annonce pas tendre pour les financiers. Et il sera présidé par… Nicolas Sarkozy. On imagine le parti qu'il tirera de ce calendrier, qui lui fait cadeau du grand coup d'après.


FAVILLA (Les Echos)

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