TOUT EST DIT

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lundi 31 mai 2010

Bernard Debré, le retour du trublion

"Je lance ma campagne!", annonce Bernard Debré au JDD. De quelle élection parle-t-il? Des législatives de… 2012. Si le député UMP du 16e Nord s’y prend si tôt, c’est qu’il veut couper l’herbe sous le pied de sa voisine, Françoise de Panafieu, députée UMP du 17e arrondissement. Leurs deux circonscriptions (15e et 16e) vont fusionner, dans le cadre du redécoupage électoral voté par le Parlement et validé par le Conseil constitutionnel – qui supprime trois circonscriptions sur vingt et une à Paris.

Un siège pour deux: une guerre fratricide démarre donc aujourd’hui. Ces deux héritiers de la politique se connaissent depuis l’enfance. Ils fréquentaient ensemble les Noëls de l’Elysée du temps du Général et de tante Yvonne. Mais ils ne se feront pas de cadeau.

"Une nouvelle circonscription, ça se travaille, explique Bernard Debré. Je ne peux pas attendre la dernière minute pour me présenter les mains dans les poches aux habitants du 17e. C’est une question de politesse." Le chirurgien urologue, frère jumeau de Jean-Louis, inaugurera bientôt sa permanence, sise au 34, rue Poncelet, en plein 17e. En même temps, il lance un "journal" intitulé Paris 16-17. "J’ai déjà commencé les marchés et les réunions d’appartement. J’en ferai une par mois." Il assure même avoir commandé un sondage il y a quelques mois, qui le gratifierait de "60 % de bonnes opinions", contre "moins de 15 % de mauvaises" dans le 17e. Mais il n’en dit pas plus, pour "ne pas mettre de l’huile sur le feu".

Panafieu: "C’est insensé!"

Il souhaite même, sur un ton ironique, "la bienvenue" à Françoise de Panafieu, s’il lui prenait l’idée de se présenter aussi. "On s’affrontera, sans agressivité de ma part, et je gagnerai, voilà tout. Mais Claude Guéant [le secrétaire général de l’Elysée] m’a dit qu’il lui trouvera une porte de sortie honorable. Elle pourrait aller au Sénat ou dans son ancienne circonscription…" Furieuse, l’ex-candidate à la mairie de Paris ne l’entend pas de cette oreille. Sera-t-elle candidate? "La question ne se pose même pas, 70% de cette nouvelle circonscription se situe dans mon arrondissement, répond-elle. Bernard Debré débarque en agresseur deux ans avant l’échéance. C’est insensé!" Quant au Sénat? "Hors de question", tranche-t-elle.

Debré admet que "la situation peut se tendre si Françoise se radicalise". Dans quel cas, il saura "rappeler aux Parisiens le ratage complet de sa campagne municipale de 2008". En attendant, il revendique le soutien de "plus de la moitié" des élus UMP du 17e, dont Jean-Didier Berthault, le suppléant de sa rivale. Celle-ci rétorque que "10 élus sur 13 qu’il a sollicités lui ont fermé la porte au nez", à commencer par Brigitte Kuster, maire du 17e. L’ex-juppette, qui n’ignore pas que la droite ne compte que 13 % de femmes à l’Assemblée nationale, s’en remet à la commission d’investiture de l’UMP. De son côté, le professeur de médecine, fort de sa notoriété et de sa "liberté de parole", n’en a cure: "Je me présenterai quoi qu’il arrive."

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