Au firmament de la mondialisation est récemment apparue une nouvelle constellation dénommée Bric, composée de quatre grandes étoiles, Brésil, Russie, Inde, Chine, les plus puissants des pays dits « émergents ». À eux quatre, ils représentent 22 % de la superficie, 42 % de la population et 27 % du produit intérieur mondial. Pour sa part, le Brésil s'étend sur 8,5 millions de km2 et compte 190 millions d'habitants.
Cet immense pays est la troisième puissance agricole (premier producteur de viande bovine, de café, de jus d'orange, deuxième de soja et de sucre), le premier producteur de minerai de fer. Il possède la deuxième réserve de bauxite, la plus grande réserve d'eau douce (12 %), la plus grande biodiversité (20 % des espèces existantes). De récentes découvertes offshore devraient en faire, en 2030, le sixième producteur de pétrole.
Malgré la crise, son produit intérieur devrait, en 2010, croître de5 à 6 % et la Banque mondiale prévoit que ce taux pourra être maintenu dans les prochaines années, faisant du Brésil la cinquième économie mondiale. Un premier Plan pour l'accélération de la croissance a injecté dans l'économie, de 2007 à 2010, 262 milliards d'euros ; un deuxième, pour 2011-2014, injectera 400 milliards, portant le taux d'investissement à 21,05 %. En bénéficieront principalement le secteur énergétique et les services sociaux, notamment pour apporter les services publics dans les quartiers défavorisés.
Le Brésil n'en souffre pas moins de plusieurs faiblesses. Le real, monnaie nationale, est surévalué, ce qui défavorise les exportations. Dans les favelas de Rio de Janeiro règnent la misère, la violence, la drogue et les nouvelles « unités de police pacificatrice » n'y pénètrent pas sans mal. La corruption, contre laquelle lutte activement la justice, gangrène une bonne partie du corps social. La nécessaire construction de gigantesques barrages dans le bassin amazonien se heurte à la résistance des Indiens. Le massacre de la forêt amazonienne ralentit, mais n'a pas vraiment cessé.
Sous l'impulsion de Lula, ouvrier syndicaliste élu Président, le Brésil devient un acteur international, membre du G20. À l'Onu, il refuse de sanctionner l'Iran. Et l'accord négocié, le 16 mai, à Téhéran, à propos d'un transfert d'uranium iranien vers la Turquie, continue d'essuyer les critiques des États-Unis.
En même temps, le Brésil s'engage avec le Mercosur pour l'intégration des infrastructures et des bases industrielles de défense du continent sud-américain. Ses premiers partenaires commerciaux sont les États-Unis et la Chine. Il accueillera, en 2014, la Coupe du monde de football et, en 2016, les Jeux olympiques d'été.
Avec la France, les relations sont excellentes. Sous l'égide des présidents Sarkozy et Lula, a été conclu un partenariat stratégique. Des coopérations dans le secteur défense sont nées : coque du sous-marin nucléaire, hélicoptères. Cependant, nos entreprises devraient commercer et investir davantage.
Lula, après deux mandats, ne peut en solliciter un troisième lors de l'élection présidentielle du 3 octobre. La question iranienne attire sur sa diplomatie une attention nouvelle.
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