Ils dénoncent la négligence de deux hommes qui auraient «mis en danger» les sauveteurs. Et ils veulent récupérer les sommes dépensées pour ce sauvetage, la semaine dernière dans une grotte de la Drôme.
L'affaire débute le samedi 24 octobre avec le sauvetage dans la soirée, dans une grotte du département de la Drôme, à Bouvante, d'un spéléologue bloqué à plus de 200 mètres sous terre. Pierre-Yves Belette, parti cinq jours plus tôt, s'est retrouvé bloqué par une montée d'eau souterraine due à de fortes pluies. C'est un collègue, descendu dans la grotte le 19 octobre, comme son camarade, mais remonté seul en catastrophe deux jours plus tard qui donnera l'alerte.
Une semaine plus tard, on apprend que le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de la Drôme a déposé plainte contre le spéléologue et son camarade, leur reprochant d'avoir «mis en danger» les sauveteurs par leur imprudence. «Ces deux hommes ont pratiqué leur sport avec une témérité telle que ça a mis en oeuvre des secours énormes et mis en péril la vie d'autres personnes», explique ainsi Pascal Pertusa, président du conseil d'administration du SDIS. Dix-sept sapeurs-pompiers et 55 sauveteurs, dont quatre plongeurs, étaient intervenus pour secourir ce spéléologue expérimenté. Partis le samedi matin, ils l'avaient récupéré sain et sauf dans la soirée.
Dans sa plainte déposée vendredi, le SDIS rappelle que les bulletins météo prévoyaient de fortes pluies, et se réserve la possibilité de se porter partie civile «pour récupérer les 30.000 à 40.000 euros» qu'aurait coûté l'opération. Une somme que ne doivent pas acquitter les contribuables, juge Pascal Pertusa qui conteste également le nombre de sauveteurs mobilisés ce jour-là. «Il y a des moment, où il faut être responsable de ses actes. (...) Il faut arrêter d'être inconscient», ajoute-t-il sur France Info. «Ils avaient également conscience que cette période était favorable au phénomène de crues et à la création de siphons dans cette grotte», ajoute-t-il dans les colonnes du Dauphiné Libéré.
Une «réflexion» sur les risques
Le deuxième spéléologue, descendu dans la grotte le 19 octobre, comme son camarade, mais remonté seul en catastrophe deux jours plus tard, est quant à lui visé pour «non-assistance à personne en danger et entrave à la distribution des secours». Il lui est reproché de n'avoir prévenu les sauveteurs spéléologues que le lendemain. Ces derniers ayant eux-mêmes attendu pour prévenir les pompiers, les secours «sont partis alors que l'eau avait déjà beaucoup monté», a souligné Pascal Pertusa.
Le patron du SDIS se défend de vouloir remettre en cause le principe de la gratuité des secours, même si le sauvetage a coûté 50 fois plus cher que les «600 à 700 euros» d'une opération classique de secours à personne, mais appelle de ses voeux une «réflexion» sur les risques liés à certaines pratiques. «Lorsqu'un skieur prend un forfait de remontées mécaniques, une somme est automatiquement prélevée pour les interventions sur les pistes. Dans certains sports un peu particuliers, il y a peut-être un travail à effectuer pour inclure un système d'assurance dans la licence», a-t-il estimé. Le colonel Olivier Bolzinger, directeur du SDIS, réclame pour sa part «une mise en vigilance de ceux qui pratiquent les sports de plein air», déplorant que les pompiers de la Drôme soient «régulièrement confrontés à l'imprudence» de certains pratiquants.
Interrogé par le Dauphiné Libéré, Pierre-Yves Belette explique être depuis retourné dans la grotte en question. «Pour remonter mes notes et du matériel ... de sapeurs-pompiers !», explique-t-il. «Je suis déçu, révolté par cette attitude. C'est grave, ils veulent nous faire culpabiliser. Je me pose cette question : nous vivons dans quel monde ? »
dimanche 1 novembre 2009
Plainte des pompiers après le sauvetage d'un spéléologue
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