TOUT EST DIT

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dimanche 1 novembre 2009

Querelles françaises

Le thème de l'identité nationale est un débat passionnant qui transcende les clivages politiques.

Le débat sur l'identité nationale est-il «glauque», comme le prétend François Chérèque, ou «fondamental», comme l'estime Ségolène Royal ? À gauche, on se divise, et il fallait s'y attendre. Mais, à droite, ce n'est pas l'unanimité non plus. Si l'UMP applaudit, certaines personnalités de la majorité prennent leurs distances : Alain Juppé s'interroge, Christine Boutin s'inquiète, Dominique de Villepin vitupère.

Après tout, tant mieux. En France, les débats les plus passionnants sont ceux qui transcendent les clivages. On se souvient du référendum sur Maastricht en 1992, comme de celui de 2005 sur la Constitution européenne. La France du oui et la France du non se sont fait la guerre avant d'épuiser leur querelle. Que reste-t-il aujourd'hui de la grande fracture hexagonale sur l'Europe ? À vrai dire, pas grand-chose, et surtout pas de quoi ranimer une nouvelle guerre de religion. Une grosse majorité de Français sont devenus europragmatiques, à équidistance des europhiles et des europhobes d'hier. Bref, chacun est devenu plus raisonnable.

Il serait bon qu'il en soit ainsi avec «l'identité nationale». Parce que, après tout, depuis des décennies, ceux qui en parlent se divisent en deux camps. D'un côté, le FN, qui a longtemps prospéré sur ce thème ; de l'autre, tous ceux qui pensaient qu'une idée défendue par Jean-Marie Le Pen était par définition une idée exécrable. Ces derniers ont donc abandonné aux lepénistes Marianne, la nation, le drapeau et La Marseillaise. On le voit, le bilan de cette confrontation n'est pas fameux et fait de la France un pays extravagant où qui parle de la patrie est au mieux un imbécile, au pire un extrémiste. C'est très regrettable parce qu'il y a beaucoup de gens raisonnables, à droite comme à gauche, qui, sans s'insulter, ont des choses intéressantes à dire et à se dire sur le sujet. Qu'ils soient responsables politiques ou non. On a même envie de dire que, sur un sujet aussi essentiel, le peuple a plus à dire que ceux qui le gouvernent.

Le PS ferait donc bien, une fois n'est pas coutume, d'accueillir favorablement les propos de Ségolène Royal, qui «souhaite que ce débat ait lieu». Qui sait, le débat sur l'identité nationale lui permettra peut-être de retrouver sa propre identité, perdue de vue depuis déjà longtemps ?

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