TOUT EST DIT

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dimanche 1 novembre 2009

Le bisphénol A de nouveau sur la sellette

Présente dans les plastiques -dont les biberons- cette molécule fait l'objet de multiples rapports pour tenter de déterminer son degré d'innocuité.

Le bisphénol A est encore en première ligne. L'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) vient en effet d'annoncer qu'elle reprenait ses travaux sur les effets de cette molécule. Depuis quelques années, des nuages noirs s'accumulent au-dessus de ce composé chimique largement utilisé dans la fabrication d'objets en matière plastique et notamment les biberons. Au point qu'en mars dernier les six plus gros fabricants américains ont annoncé qu'ils allaient cesser de vendre aux États-Unis des biberons contenant ce produit. Et, fin juin, le Canada a été le premier pays à interdire définitivement l'utilisation de ce type de biberons.
Une décision prise au nom du principe de précaution : «Le gouvernement a conclu que les taux d'exposition pour les nouveau-nés et les nourrissons âgés de moins de dix-huit mois ne sont pas assez importants pour causer des effets sur la santé», précise le site officiel de l'agence de santé canadienne, qui ajoute : «Toutefois, comme certaines études ont soulevé des doutes quand aux effets possibles de faibles doses de bisphénol, le gouvernement veut réduire encore plus le taux d'exposition.»

Les craintes sont notamment liées à la migration du bisphénol lorsque le plastique est chauffé. Le passage au micro-ondes ou le simple versement d'un liquide très chaud sont en cause pour les biberons.

Il y a un peu plus d'un an, l'Afssa en France avait rendu un rapport concluant à l'innocuité du micro-ondes sur les biberons. «En conditions de chauffage réalistes - inférieure à dix minutes -, les quantités de bisphénol A transférable à l'aliment restent très inférieures à la valeur maximale de 50 µg par litre retenue par l'AESA (autorité européenne de sécurité des aliments) pour son calcul d'exposition conservateur», précisait le communiqué qui conduisit Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, à se montrer très rassurante.

L'alerte est revenue avant l'été par l'intermédiaire de Chantal Jouanno. Dans un courrier adressé à son homologue de la Santé, la secrétaire d'État à l'Écologie souligne que «des études scientifiques récentes semblent apporter des éléments nouveaux concernant les risques pour la santé». Une étude américaine publiée en janvier montre notamment que le bisphénol reste beaucoup plus longtemps dans l'organisme que ce qui était reconnu jusqu'à présent.

«Principe de précaution»

«Nous rouvrons le dossier comme on le fait chaque fois que l'on dispose d'éléments nouveaux», explique Marc Mortureux, le nouveau directeur de l'Afssa. Comme les autres agences européennes, cette dernière dispose ainsi d'une étude qui porte sur la neurotoxicité du produit, effectuée par les industriels selon un protocole précis, dans le cadre du programme européen Reach (il doit permettre d'évaluer d'ici à 2018 les effets sur la santé et l'environnement de 30 000 substances chimiques aujourd'hui sur le marché). «Ce sera également l'occasion de regarder les autres études parues ces derniers mois», ajoute Marc Mortureux.

Sans préjugé du résultat, quelques villes françaises ont d'ores et déjà choisi de supprimer dans les crèches les biberons contenant du bisphénol A. À Paris et, plus récemment, Besançon. Durant l'été, des sénateurs radicaux de droite et de gauche ont de leur côté déposé une proposition de loi demandant l'interdiction du bisphénol A dans les plastiques alimentaires au nom «du principe de précaution».

Le nouveau rapport de l'Afssa attendu pour début 2010 permettra de valider ou non ces choix.

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