TOUT EST DIT

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dimanche 11 septembre 2011

Les pays riches hésitent entre rigueur et soutien

Ils promettent une réponse « internationale forte et coordonnée » face au ralentissement de la croissance mondiale et à la crise des dettes souveraines… Mais les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G7 (1), réunis vendredi 9 septembre à Marseille, n’ont pas donné de précision sur les moyens de parvenir à l’équilibre entre assainissement des finances publiques et soutien de l’activité.

Du reste, la réunion a montré la divergence entre des Américains venus vanter des mesures de relances après l’annonce jeudi du plan pour l’emploi de Barack Obama d’un montant de 324 milliards d’euros, et des États européens pour lesquels la réduction des déficits reste prioritaire. À commencer par l’Allemagne que nombre d’analystes voient pourtant comme la seule puissance économique en Europe capable de mener les deux combats de front.
La réunion n’inclinera sans doute pas à rassurer des marchés qui, vendredi, ont encore connu une journée de panique. Déjà inquiets face au manque de cohésion européenne dans la zone euro, les milieux financiers ont fortement réagi à l’annonce surprise, le même jour, de la démission de l’Allemand Jürgen Stark, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE) et économiste en chef de la banque, qui devait occuper son poste jusqu’en 2014.

Jürgen Stark opposé à une politique « hétérodoxe »

Officiellement motivée pour des « raisons personnelles », la décision n’a trompé personne. Jürgen Stark marque son opposition à une politique que les économistes décrivent comme « hétérodoxe ».
« La ligne orthodoxe de la BCE n’a pas vocation à lui faire acheter à grande échelle des titres souverains des pays les plus fragiles », indique Nicolas Bouzou, directeur du cabinet Asterès. Or la Banque centrale européenne a racheté en 2010 des titres grecs sur le marché secondaire, puis, récemment, des titres espagnols et italiens.
Même si la chancelière allemande Angela Merkel a appelé ses concitoyens à faire preuve de patience à l’égard d’Athènes, les réticences de Jürgen Stark sont largement partagées dans son pays.
Le ministre des finances Wolfgang Schaüble a proposé samedi que le démissionnaire soit remplacé par un autre Allemand, Jörg Asmussen, actuel secrétaire d’État aux finances et lui aussi fidèle gardien de l’orthodoxie monétaire.
Wolfgang Schaüble est par ailleurs donné favori pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe, selon l’hebdomadaire allemand Focus . Un signe.

Wolfgang Schäuble se préparerait à une faillite de la Grèce

Cette austérité, le premier ministre grec Georges Papandréou a promis samedi de la maintenir alors que des milliers de manifestants envahissaient les rues de Salonique, où il prononçait un discours. De nouvelles mesures ont d’ailleurs été annoncées dimanche pour économiser deux milliards d’euros.
C’est une semaine cruciale qui s’ouvre pour le pays avec une réunion mercredi du FMI et le retour à Athènes d’une mission commune de l’Union européenne, du FMI et de la BCE.
Le feu vert de cette mission est indispensable pour que la Grèce reçoive une nouvelle tranche d’aide de 8 milliards d’euros. En outre, les ministres des finances de la zone euro et de l’UE vont se réunir vendredi et samedi en Pologne sur un éventuel deuxième plan d’aide.
Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Wolfgang Schäuble se préparerait pourtant à une faillite de la Grèce avec deux scénarios distincts : l’un où Athènes garderait l’euro, l’autre selon lequel elle réintroduirait la drachme…
« On sait fort bien que la Grèce ne pourra pas rembourser ses dettes d’autant qu’elle va rentrer sans doute en récession, affirme Nicolas Bouzou du cabinet Asterès. À la limite, la vraie question pour les Européens est désormais comment atténuer le choc pour les banques créancières d’Athènes. Leurs pertes ne les mettraient pas forcément en danger mais elles perdraient leur capacité à prêter à l’économie. »

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