Ce scénario serait l'un des deux envisagés par le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, selon le Spiegel. La chancelière allemande appelle le peuple allemand à «la patience avec la Grèce».
Le temps presse car les marchés financiers européens ne cessent de s'affoler alors que la tension au sommet de l'Europe est montée d'un cran après la démission de l'ancien chef économiste de la BCE mais surtout parce que la situation économique de la Grèce ne cesse de s'aggraver. Athènes a encore du démentir en fin de semaine des rumeurs de défaut de paiement.
Mais selon les informations de l'hebdomadaire allemand Spiegel, le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, aurait déjà mis au point deux scénarios sur l'avenir de la Grèce. Dans le premier cas, le pays reste dans la zone euro, dans le second le pays sort de l'euro et revient à son ancienne monnaie, la drachme. Ce serait alors la faillite du pays. L'hebdomadaire allemand ne précise toutefois pas quel pourcentage est attribué à ce deuxième scénario.
Dans le cas effectif d'une faillite de la Grèce, les banques allemandes ou françaises seront durement touchées. Elles n'auront plus les moyens de prêter de l'argent à l'Italie ou à l'Espagne, qui devront être aidées d'une autre façon, par exemple, grâce à des lignes de crédit accordées par le fonds de stabilité. Dès lors, le Fonds européen de stabilité jouera un rôle central, selon les financiers allemands. C'est pour cela que Wolfgang Schäuble souhaite qu'il soit mis en place le plus rapidement possible, selon les critères déterminés en juillet dernier.
76% des Allemands opposés à l'élargissement du Fonds de stabilité
La mise en place de ce Fonds est pourtant une épine dans le pied de Berlin. Selon un sondage réalisé par la télévision publique allemande ZDF, 76% des Allemands sont opposés au renforcement du Fonds de stabilité. Le problème grec menace tout l'équilibre européen, mais aussi la coalition au pouvoir à Berlin.Critiquée par ses partenaires pour son attentisme, la chancelière allemande, Angela Merkel, l'est aussi dans son propre pays, où les réticences à payer pour les errements des Européens sont de plus en plus fortes. Dans une interview publiée par le journal dominical Tagesspiegel am Sonntag, elle a appelé ses concitoyens à «la patience avec la Grèce». Mais les déclarations de responsables grecs, qui ont estimé que «la dette étaient hors de contrôle», n'ont fait qu'inquiéter les Allemands.
La première puissance économique européenne lutte aussi pour son influence au sein de la Banque centrale européenne. La démission fracassante vendredi de Jürgen Stark de son poste de chef économiste de la BCE n'a fait que mettre un peu plus en lumière les dissensions croissantes au sein de l'institution. Après le refus en mai dernier de Axel Weber de prendre la tête de la BCE, le départ de Stark fragilise un peu plus la position allemande. Pour le remplacer, Schäuble a proposé le nom de son bras droit, le secrétaire d'État au budget Jörg Asmussen. À 44 ans, ce fonctionnaire est connu pour être un europhile convaincu, contrairement à Jürgen Stark, et donc favorable à l'approfondissement de l'intégration européenne. Ce qui favoriserait la création des euro-obligations, ces titres d'État garanties par l'ensemble des membres de la zone euro. Une façon pour l'Europe de sortir de la crise par le haut ?
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