TOUT EST DIT

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vendredi 25 février 2011

Seul face à son peuple et au monde Kadhafi provoque et menace encore

Le pays lui échappe, les insurgés gagnent du terrain, les ressortissants étrangers fuient en masse la Libye en proie aux violences, la communauté internationale lui met la pression, Kadhafi s’accroche à un pouvoir fantôme

« Je souhaite de tout cœur que Kadhafi vive ses derniers moments de chef d’Etat. Ce qu’il a fait (...) tirer à l’arme lourde sur sa population est naturellement inacceptable. » Alain Juppé, ministre français de la Défense, a dit tout haut ce que pense tout bas une bonne partie de la communauté internationale. Sommé par l'Occident de stopper le bain de sang et confronté à une opposition grandissante de sa population, le dirigeant libyen est de plus en plus isolé. Mais s’accroche avec arrogance et violence au pouvoir après 42 ans passés à la tête de l’Etat.
Hier, dans une nouvelle déclaration publique - la deuxième en 48 heures-, Mouammar Kadhafi a accusé Al-Qaïda de manipuler les insurgés (qui sont devenus maîtres de la région orientale du pays, riche en pétrole) en leur donnant notamment des « pilules hallucinogènes ». « Ces gens n’ont pas de vraies revendications, leurs revendications sont celles de Ben Laden », a-t-il affirmé.
Répondant aux appels des manifestants qui réclament son départ, le colonel Kadhafi a encore indiqué que son pouvoir était « seulement moral » comparant son autorité à celle de... la reine d’Angleterre. Dans ce message, il s’adressait tout particulièrement aux habitants de Zawiyah, à 60 km à l’ouest de Tripoli, la capitale, où des « terroristes » ont égorgé plusieurs soldats, selon l’agence officielle Jana. Le journal libyen Quryna affirme au contraire que dix personnes ont été tuées hier dans l’assaut donné par les forces de sécurité dans cette ville. mardi, le colonel Kadhafi avait juré de réprimer dans le sang l’insurrection, qui a déjà fait plusieurs centaines de morts. Dans la ville d’Al Baïda (1,300 km à l’est de Tripoli), les murs criblés de balles sont autant de stigmates de la violence des combats entre opposants et « mercenaires » pro-régime. Mais la détermination des contestataires semble intacte : « Notre objectif est Tripoli, si Tripoli n’arrive pas à se libérer par lui-même », affirmait hier un officier. C’est dans la capitale que les partisans du « guide » sont concentrés et la milice Khamis y disposerait de 9 000 combattants ainsi que de chars, d’avions et d’armes lourdes. La présence de Kadhafi est en revanche plus incertaine : contrairement à mardi, où il avait prononcé un discours télévisé devant sa maison de Tripoli, Kadhafi est intervenu hier via une liaison téléphonique depuis un endroit non identifié.

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