TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 25 février 2011

Les banques, le détail et le risque

Vingt et un milliards d'euros ! Il n'aura donc fallu que deux petites années aux banques françaises pour effacer les stigmates de la crise et retrouver leur niveau de bénéfice record de 2007. Bien sûr, les banquiers gardent soigneusement profil bas et évitent de pavoiser face à une opinion qui les tient encore majoritairement pour responsables de leurs malheurs économiques. Mais la performance mérite d'être soulignée.

Ce qui frappe évidemment, c'est la rapidité et l'ampleur de leur redressement par rapport à leurs voisines britanniques, allemandes ou espagnoles. Dans ces pays émergent quelques champions comme Barclays, Deutsche Bank ou Santander, et de nombreux éclopés, notamment les banques régionales en Allemagne ou en Espagne.

Sans enlever le mérite d'une gestion prudente et efficace aux françaises, il faut d'abord rappeler que dans un métier aussi régulé par l'Etat, une banque tient d'abord par l'économie de son pays. La crise immobilière espagnole a rattrapé des établissements pourtant sous étroite surveillance. L'inertie de l'économie française se retrouve dans les performances de celles qui en fournissent le carburant. Assises sur leurs réseaux d'agences, les françaises ont profité de la bonne tenue de la consommation dans l'Hexagone. En dépit de tous les Cantona de la Terre, les Français continuent d'alimenter leur compte en banque et d'emprunter pour leur maison. On comprend donc que tous se renforcent sur ce métier, à croissance modeste mais à risque faible.

Cette stratégie de repli n'est pourtant pas la panacée. D'une part, parce que cette activité n'est pas aussi insubmersible qu'on veut bien le croire, notamment à l'international. Le Crédit Agricole empêtré en Grèce en sait quelque chose.

D'autre part, parce que les nouvelles contraintes des régulateurs devraient rendre plus onéreux les prêts bancaires et donc pousser les grands clients industriels à se tourner toujours plus vers les marchés pour se financer. Ce qui profitera aux banques qui auront su garder une activité puissante de financement.

Si le phénomène se confirme, il pourrait bien accentuer alors l'avantage pris dans la crise par la plus universelle des banques françaises, BNP Paribas, notamment grâce à l'opération Fortis. Car la gestion du risque, qui au final fait la différence, est plus question de culture que de positionnement.

0 commentaires: