vendredi 25 février 2011
La France et le boucher de Tripoli
Les fastes de la République déployés pour recevoir Kadhafi à Paris en décembre 2007 étaient outranciers et ridicules, ils furent à juste titre dénoncés par Rama Yade et beaucoup d'observateurs. Pour autant on ne peut mettre sur le dos de Nicolas Sarkozy vingt-cinq années de complaisance et d'indulgence coupable à l'égard de celui qui n'a jamais cessé d'être au fond de lui-même un terroriste et un assassin anti-Occidental. Quelques piqûres de rappel : en 1986, quand le président Reagan bombarde Tripoli, qui interdit le survol de la France aux avions américains, sinon Jacques Chirac et François Mitterrand en cohabitation ! Qui va rencontrer Kadhafi en Crète à propos du Tchad ? Mitterrand et Roland Dumas. Qui envoie le ministre américain Condolezza Rice à Tripoli, sinon George Bush ! Les relations incestueuses fondées sur la realpolitik, le pétrole et les ventes d'armes n'ont jamais cessé entre les démocraties et le tyran.
Cela étant dit, après la mort politique ou la mort tout court de Ben Ali, Moubarak et Kadhafi, il faudra bien avancer et corriger les erreurs : erreur de casting comme Mme Alliot-Marie et l'ambassadeur Boillon, erreur de fond comme la conduite de notre politique étrangère. De Gaulle avait de grands desseins mais il utilisait pour les mettre en œuvre Maurice Couve de Murville et de grands ambassadeurs. Il n'y a eu que trois grands ministres au Quai d'Orsay en vingt ans : Juppé, Védrine et Villepin. Il est urgent d'en choisir un pour restaurer la politique arabe et redonner de la voix à la France.
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