TOUT EST DIT

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vendredi 25 février 2011

Xavier Beauvois

Ce n'est pas un réalisateur facile qui devrait cette année truster les récompenses distribuées par Antoine de Caunes lors de la traditionnelle cérémonie des Césars pour le film phénomène de 2010, « Des hommes et des dieux ». Facile, il ne l'est ni dans le choix de ses sujets ni par son caractère, que l'on peut qualifier d'abrupt chez cet amateur des falaises normandes. Fils d'un préparateur en pharmacie et d'une prof de couture, ce gars du Nord n'a pas fait de vieux os au lycée, quittant sa classe de terminale pour partir à Paris tenter sa chance dans le cinéma. La passion lui avait été transmise par un autre Ch'ti, l'historien du septième art Jean Douchet, grand propagateur de la nouvelle vague, lors d'une conférence sur « M le maudit », de Fritz Lang. Dans la capitale, le jeune autodidacte a la chance de plaire à Dominique Besnehard, l'agent des stars, qui l'encourage aussi à faire l'acteur. Son premier long-métrage, « Nord » comme il se doit, lui vaudra d'entrée deux nominations aux Césars de 1991. Le deuxième, « N'oublie pas que tu vas mourir », qui aborde la question du sida, reçoit le prix du jury à Cannes en 1995. La reconnaissance du grand public ne viendra vraiment qu'avec le quatrième, « Le Petit Lieutenant », cinq fois nominé aux Césars. Athée et homme de gauche, le garçon qui rêvait devant « Les Révoltés du "Bounty" » a toutes les chances de parvenir, à quarante-trois ans, au sommet de sa profession avec un film sur la foi. Même pour un non-croyant, l'important,il est vrai, c'est d'y croire.

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