vendredi 25 février 2011
Chirac, du terroir au prétoire
Chirac va mieux, il est allé au Salon de l’agriculture à pied. Dire “adieu veau, vache, cochon, couvée”, telle Pierrette cassant son pot au lait, ne le tente guère. Vis-à-vis du monde paysan, le Corrézien d’élection témoigne d’une fidélité intacte. La terre ne ment pas, pardi, ni les sondages ! À 78 ans, dans la plus grande ferme de France, l’animal politique a pu mesurer son indice de popularité. Il établit des records, plus haut que le cours du blé.
Racler les fonds de terroir lui vient naturellement. Et les fonds de prétoire ? On verra ça début mars, devant la première chambre correctionnelle du tribunal de Paris. En ces lieux historiques, il succédera à Marie-Antoinette, Charles Pasqua et Dominique de Villepin. La première y perdit la tête, les deux autres sauvèrent la face. Les enfants du gaullisme, ici, s’en sortent mieux que la femme du Bourbon. Le prévenu républicain garde donc des raisons d’espérer.
Son fauteuil est avancé, le procès se jouera à guichets fermés. L’ex-président doit répondre d’une affaire qui remonte aux années 80 : les “emplois fictifs” à la mairie de Paris. Au bout d’une interminable immunité, il retrouve ses anciennes casseroles. Personne ne semble s’en réjouir. Tant d’eau a passé, depuis, sous les ponts de la Seine que l’incrimination devient presque dérisoire. Ne pourrait-on lui foutre la paix ? Mais la justice, pas plus que Chirac, ne souffre de la maladie d’Alzheimer. Sa mémoire dure longtemps, longtemps…
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