TOUT EST DIT

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mardi 8 février 2011

Psychologies du monde


On a beaucoup parlé des récentes études montrant combien nos compatriotes ont le moral dans les chaussettes... tout en continuant à faire plus d'enfants que leurs voisins européens ! En revanche, l'ambitieux sondage réalisé par l'Ifop et publié le 25 janvier par le quotidien « La Croix » a été peu commenté, alors qu'il apporte des éclairages originaux sur la vision de la mondialisation par les populations de dix pays, y compris la Chine et le Brésil.


On y apprend d'abord que la France est, de loin, le pays où le capitalisme est le plus mal vu. Un Français sur trois souhaite que l'on abandonne ce système alors qu'il n'y a qu'un Allemand sur douze, un Brésilien sur quinze et un Chinois sur trente pour penser la même chose. Le plus frappant est que, dans la tranche 18-25 ans, cette opinion est partagée presque par un jeune sur deux en France contre zéro en Chine. Ceci n'empêche pas les citoyens du monde entier de craindre presque unanimement la survenue prochaine d'une nouvelle crise du système.


L'autre leçon majeure de l'étude est que, contrairement à ce que l'on entend souvent, notamment du côté du Front national, le développement des échanges mondiaux n'est pas du tout rejeté. Il n'y a que 16 % des Français pour estimer que c'est une mauvaise chose, soit un chiffre qui est faible en valeur absolue et qui n'est guère supérieur à celui relatif aux Brésiliens (10 %) et aux Chinois (6 %).


Tout se passe donc comme si la mondialisation n'était pas condamnée en elle-même mais en raison de ses excès. Ce point est confirmé par l'approbation massive que recueillent dans tous les pays les idées de moralisation ou de régulation du système, par exemple la taxation des produits en provenance de pays ne respectant pas un minimum de normes en matière sociale, fiscale ou environnementale. Ce constat est plutôt encourageant. Mais entre les sentiments sympathiques exprimés par les panels d'un sondage et la signature des dirigeants du G20 au bas d'une résolution contraignante, il y a une marche que le président Sarkozy estime sans doute très haute à monter dans l'année qui vient...

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