TOUT EST DIT

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samedi 12 février 2011

En plein séisme politique au Moyen-Orient, François Fillon est à Ryad

Le Premier ministre effectue la première visite d'un chef de gouvernement français en Arabie saoudite depuis 1994.


Le Premier ministre français François Fillon devait évoquer samedi à Ryad avec les responsables saoudiens le séisme politique vécu par le Moyen-Orient avec la démission, vendredi, du président égyptien Hosni Moubarak, que la monarchie du Golfe a soutenu jusqu'au bout. Dans la matinée, François Fillon, arrivé vendredi soir à Jeddah (ouest), doit tout d'abord se rendre sur le porte-avions à propulsion nucléaire Charles de Gaulle, fleuron de la marine française qui participe actuellement à un exercice conjoint avec l'armée saoudienne en mer Rouge. Le navire est sur le chemin du retour après une mission de plusieurs mois dans l'océan Indien.

Au large de Jeddah, François Fillon, qui effectue la première visite d'un chef de gouvernement français en Arabie saoudite depuis 1994, assistera notamment au décollage et à l'appontage d'avions de chasse Rafale, que Paris cherche - jusqu'à présent sans succès - à exporter. Mais ce volet de son séjour saoudien risque fort d'être éclipsé par ses entretiens bilatéraux prévus dans l'après-midi à Ryad.
En l'absence du roi Abdallah, en convalescence au Maroc, François Fillon évoquera inévitablement la démission vendredi de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans, avec le prince héritier et ministre de la Défense, Sultan ben Abdelaziz, et le prince Nayef, ministre de l'Intérieur. Jusqu'au bout, la monarchie ultraconservatrice, qui craint une déstabilisation de la région, a soutenu explicitement Hosni Moubarak. Samedi matin, Ryad n'avait toujours pas réagi au départ du président égyptien. François Fillon a, de son côté, estimé samedi qu'une "page nouvelle s'ouvr(ait)" en Égypte.
Ben Ali à Ryad
Ryad héberge depuis mi-janvier le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, lui aussi chassé par la rue. Jeudi, de Rabat, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, s'était déclaré "choqué" des "ingérences de certains pays" dans les affaires de l'Égypte. Il n'avait pas précisé de quels pays il s'agissait, mais ses propos avaient paru viser les États-Unis. De son côté, à l'image d'autres capitales occidentales, Paris, critiquée sur la Tunisie, a, depuis fin janvier, commenté avec prudence la révolte égyptienne.
Vendredi soir, Nicolas Sarkozy, qui avait choisi Hosni Moubarak pour coprésider l'Union pour la Méditerranée (UpM), a salué la décision "courageuse et nécessaire" du président démissionnaire. "La France appelle tous les Égyptiens à poursuivre sans violence leur marche vers la liberté, qu'elle soutient avec amitié et à laquelle elle est prête à apporter tout son concours", a encore noté l'Élysée. Au sujet du déplacement de François Fillon, une source diplomatique française avait indiqué qu'il s'agissait d'"écouter la partie saoudienne afin de savoir comment elle perçoit les mouvements en cours" et d'"exposer notre position, qui est connue : nous soutenons les aspirations démocratiques des peuples sans pour autant faire de l'ingérence".
Inauguration de "La Sorbonne Abou Dhabi"
En matière de politique intérieure française, François Fillon, Premier ministre depuis bientôt quatre ans, tient là l'opportunité de réaffirmer sa nouvelle stature au sein du couple exécutif qu'il forme avec Nicolas Sarkozy. Ce séjour, qu'il achèvera dimanche aux Émirats avec l'inauguration des nouveaux locaux de l'université "La Sorbonne Abou Dhabi" et la visite de la base militaire française dans l'émirat, intervient en outre dans la foulée d'une polémique dont il a été le principal acteur.
Le chef du gouvernement a été chahuté par l'opposition après des révélations sur ses récentes vacances égyptiennes, en partie prises en charge par le régime de Hosni Moubarak. Cette visite vise enfin à renforcer les liens commerciaux entre la France et l'Arabie saoudite. François Fillon devrait soulever la question de contrats en cours de négociations, notamment celui du projet de TGV Jeddah-La Mecque-Médine estimé à 10 milliards d'euros.

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