TOUT EST DIT

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samedi 12 février 2011

Ben Ali, Moubarak : ils ont dégagé, engagez-vous


Ben Ali avait dégagé de Tunis dans un avion. Hosni Moubarak a dû s’envoler dans un hélicoptère et dans l’urgence quand la foule s’est avancée vers son palais, quand la tourelle du char qui gardait l’entrée a détourné le canon du peuple pour l’orienter vers la résidence, quand Barack Obama furieux est monté à la tribune pour dire à son tour : « dégage ». Face à la jeunesse égyptienne assoiffée de liberté et au peuple affamé, face à la pression de Washington et à l’armée sans qui rien n’est possible dans les pays arabes, le Raïs a piteusement prolongé la pathétique agonie de son pouvoir dépassé, usé, corrompu. Ces charges baroques et barbares de chameliers lancés sur la foule du Caire comme à l’époque de Lawrence d’Arabie et les matraquages de journalistes comme si au XXI e siècle, celui de Facebook et du smartphone, un pouvoir pouvait encore dissimuler l’information et la répression, racontent combien ce vieux dictateur et ses séides n’ont rien compris à leur époque et à leur peuple. A Tunis et au Caire, travailleurs et chômeurs n’ont plus supporté de vivre avec 40 euros par mois quand ceux qui les gouvernaient confisquaient les richesses et entassaient leurs magots loin du pays.


Ce crépuscule des dictateurs millionnaires illumine le ciel du monde arabe de deux questions brûlantes : A qui le tour ? Et après ? La réponse appartient à ces jeunes peuples de l’autre rive. Mais pas seulement. Jusqu’à présent, l’Amérique, Israël et plus marginalement l’Europe ont bâti la paix dans cette région avec des despotes. Ils étaient également bien pratiques pour repousser le péril islamiste qui peut tout aussi bien venir des urnes. Les grandes démocraties devront s’accommoder d’un monde arabe...démocratique. C’est la seule voie acceptable sur laquelle peuvent s’engager ceux qui ont dégagé Moubarak et Ben Ali. En attendant les prochains.

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