Viktor Orban
Le Premier ministre hongrois a beau être connu pour ses coups de tête, sur les terrains de foot comme dans l'arène politique, nombreux sont ceux qui estiment qu'il a ceint une couronne un peu large en devenant pour six mois président de l'Union européenne. Les lois imposant un contrôle des médias et rognant les pouvoirs de la Cour constitutionnelle qu'il a fait adopter dans son pays confèrent une odeur de soufre à ce bouillant politicien de quarante-sept ans, qui fut pourtant lui-même en son temps un héraut de la liberté. Le juriste né dans une famille d'origine paysanne de la région de Székesfehérvár s'est illustré à l'époque de la chute du mur de Berlin en haranguant la foule sur la place des Héros de Budapest, pour réclamer des élections libres et le départ des Soviétiques. S'il a donné une orientation de plus en plus conservatrice au Fidesz, le parti dont il est un des créateurs, ce passionné de ballon rond licencié au club du Felcsút n'a accentué son virage populiste qu'à l'issue de son premier bail à la tête du gouvernement, de 1998 à 2002. La manoeuvre a réussi, puisque le contempteur du traité de Trianon et de la dispersion des minorités hongroises est revenu aux affaires après avoir triomphé aux législatives du printemps dernier. Le soir du vote de sa loi sur les médias fin décembre, les députés d'opposition se sont bâillonnés avec du ruban adhésif orange, couleur symbole du retour des libertés à la chute du communisme. Mais, dorénavant sous l'oeil des observateurs internationaux, ce protestant père de 5 enfants va devoir prendre garde à ne plus franchir la ligne jaune.
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