Du désormais célèbre "casse-toi pauv'con" à "j'écoute, mais j'tiens pas compte", le style oral de Nicolas Sarkozy tranche nettement avec celui de ses prédécesseurs.
Le député socialiste de l'Eure François Loncle a choisi d'interpeller en novembre le ministre de l'éducation nationale sur la question du parler présidentiel, via une question écrite. Les ministres sont tenus de répondre aux députés qui utilisent cette procédure. Et Luc Chatel a donc répondu. Non par un texte publié au Journal officiel, comme c'est l'usage, mais par une lettre adressée directement au député.
"STYLE AMPHIGOURIQUE ET CIRCONVOLUTIONS SYNTAXIQUES"
Comme le révèle Mediapart, qui a eu accès à cette lettre, le ministre se livre à un exercice complexe de défense de la syntaxe présidentielle. Alors que M. Loncle lui demandait de "remédier sans délai" aux fautes de langage du chef de l'Etat, Luc Chatel préfère évoquer un parler "clair et vrai", qui refuse le "style amphigourique et les circonvolutions syntaxiques qui perdent l'auditeur et le citoyen".
Pour lui, on fait un "injuste procès" au chef de l'Etat, qui n'est d'ailleurs pas le premier reponsable politique "critiqué pour de prétendues entorses à l'égard de l'orthodoxie de notre grammaire". Et Luc Chatel d'estimer qu'émettre ce type de critique revient à ignorer le "sens de la proximité" de Nicolas Sarkozy. Ce qui tend à indiquer que les choix d'expression présidentiels sont volontaires.
Luc Chatel évoque également de manière positive le style présidentiel. Il estime que le parler du chef de l'Etat "montre de grandes qualités rhétoriques, telles que la force expressive, la conviction, l'à-propos, la répartie ou la puissance d'évocation".
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