Allons-nous devoir nous serrer la ceinture? En pleine instabilité politique, la Belgique pourrait-elle être la prochaine cible des spéculateurs? Ce dimanche midi sur RTL-TVi, l'émission Controverse s'est penchée sur nos finances.
La presse britannique l’a affirmé la semaine dernière : notre pays serait contaminé par la crise financière. Avec un déficit budgétaire de près de 25 milliards d’euros, la Belgique inquiète les investisseurs étrangers. Sommes-nous bel et bien au bord du gouffre ? « Tout dépend par rapport à quoi. Je pense qu’au niveau du produit national belge, l’économie continue toujours à fonctionner. Il ne faut pas non plus se flageller au-delà de certaines limites. Par contre, ce qui est clair, c’est qu’il faut éviter de donner des signaux qui angoissent les marchés », a indiqué Robert Gillet, professeur de finances à la Sorbonne et à l’ULB.
Aujourd’hui, le signal envoyé par la Belgique est l’image d’un pays politiquement divisé. Ce qui engendre inévitablement des questionnements en dehors de nos frontières. « C’est vrai qu’il y a un facteur en Belgique, l’absence de gouvernement, qui en soi est un facteur d’incertitude », a souligné Philippe Lamberts, député Ecolo au Parlement européen. Côté politique, on parle d’une seule voix pour tenter de rassurer l’opinion publique. « Tout le monde est d’accord par rapport à cela. Les fondamentaux économiques de la Belgique sont plutôt bons et donc s’agissant des marchés financiers, on voit que les chiffres de croissance sont meilleurs que prévu », a assuré Charles Michel, ministre de la Coopération au développement (MR). « Ce n’est pas la Belgique qui est en cause. Effectivement, elle doit faire des efforts pour retourner à l’équilibre budgétaire. Il y a un programme qui est établi et nous faisons mieux que ce programme prévu », a affirmé Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l’Economie et des Technologies nouvelles.
Alors, qui sont les responsables de cette contagion qui semble gagner un à un les pays de l’Union européenne ? Les banques, à l’origine de la crise, ne semblent pas en avoir tiré les leçons. « Les banquiers ont fait un lobbying de Dieu le père pour que rien ne bouge. Et une série de banques continuent à tromper leur clientèle, à tromper le public et à faire du fric. Et c’est intolérable », s’est indigné Robert Wtterwulghe, professeur d’économie à l’UCL et avocat spécialisé en droit financier.
La crise financière que l’on croyait derrière nous n’est peut-être donc pas totalement terminée. Après la Grèce et l’Irlande, la contagion risque d’atteindre la Belgique, l’Espagne, le Portugal et l’Italie.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire